Méridiem. Une nation qui, pour toi, n’existait que dans les livres. Une nation qui, pour toi, n’existait que dans ton imaginaire. Une nation d’elfes, de chevaliers. Une nation de tolérance et de prospérité.
Ha ! tu voulais bien voir ce qu’il en était…
Mais tu avais longuement voyagé. Mais tu étais épuisé - et par conséquent, énervé. Voir à nouveau la lumière du jour ne te déplaisait pas pour autant. Mais ce que tu voyais ici était si différent. Les sons que tu entendais ne se confondaient plus en lamentations. Non, désormais, la joie et la paix y résonnaient comme une douce chanson. Ha ! Ces rires ! Ces sourires ! Tu aurais du les apprécier, après en avoir été longtemps privés…
Ou peut-être était-ce justement pour ça que tu ne pouvais les supporter. Cette insouciance, propre aux gens privilégiés. Fermant les yeux sur ceux que le monde a oubliés. Sur les indésirés jetés en prison. Sur ceux qui ne seront jamais assez bons.
Ah, décidément. Toute cette hypocrisie réveillait en toi d'anciens instincts. Elle te donnait envie de cracher sur eux tout ton venin.

Mais enfin, il fallait que tu te tiennes. Le voyage a été éprouvant, même pour un chien comme toi.
Mais tu n’as jamais appris à t’écouter. Mais tes limites, tu as toujours cherché à les repousser. Ainsi, dans ces rues prospères, ce n’est pas le repos que tu es parti rechercher. Ton regard s’était levé bien haut, levant le nez. Vers cette lumière qui vous éclairait. Vers cette infime partie du géant qui vous éclairait.
Vers cette fausse divinité que tu t’étais promis de grimper.



Tu avais l’impression de t’être écorché. Que rien qu’en prononçant son nom, le dégout t’avait submergé. Ah, ce que tu détestais tout ce qui était hors de ta portée...
Ainsi, tu ne prêtais pas attention. Ce n’est que lorsque tu bouscules quelqu’un que tu te rappelles de ta position. Etranger, perdu dans une nouvelle cité. Pour accomplir ta mission, tu allais devoir te renseigner. Le repos ? C’était un luxe que les guerriers se devaient de mériter.
Alors, au lieu de t’excuser face à celui que tu as bousculé, tu allais tout simplement saisir l’opportunité. L'inconnu qui se dresse devant toi se démarque particulièrement des autres de part ses habits et son allure. Ses cheveux étaient argentés, tout comme les tiens, mais la similarité s’arrêtait là. Ce qui était frappant chez lui, c’était ses yeux, qui brillaient autant que les tiens étaient vides. Un éclat que tu n’aimais pas, que tu ne comprenais pas - tu savais que plus rien ne pouvait raviver en toi le moindre éclat. Tu ne comprenais pas ce qui pouvait bien avoir allumé cet éclat.
Néanmoins, c’est avec ton sourire de toujours que tu viens l’aborder.



Et il y avait dans ta question, une sorte de provocation. C’est pourtant tout naturellement que tu as employé ce ton… espèce de petit con.