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Le premier pas du Sage se fait à travers le rêve. Le premier pas du Rêve se fait à travers le sage.

Peut-être la première technique que Zoroastra appris à maîtriser, la Marche Onirique permet à la sorcière d'arpenter la Mer des Songes. Abandonnant son corps matériel qui entre dans un état proche de la léthargie, son esprit traverse alors le voile entre les mondes. Une fois dans le Monde du Rêve, là où le temps n'a que peu de prise, elle peut voyager d'un rêve à un autre, îlot de conscience perdu sur l'océan sans bord. Ainsi, la sorcière peut-elle observer les rêves des êtres endormis et y intervenir, ou bien communiquer à travers l'usage des songes. Enfin, Zoroastra peut plonger avec elle une autre âme consentante dans cet autre monde, afin de lui faire entrevoir les territoires du Premier Temps, du Premier Rêve.

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Offre ton être à ton rêve, et permet lui de s'incarner dans le monde.

Depuis son voyage dans l'Abysse, Zoroastra a été profondément changée. L'Aura Chimérique est un pouvoir qui manifeste de façon subtil ce changement : en permettant au Rêve de s'exprimer à travers elle, Zoroastra manifeste une étrange aura chargée d'émotions véhiculées par le songe. Que cela soit une peur irrationnelle ou un sentiment de vénération, le songe prend forme dans l'inconscient des êtres qui l'entourent. Cette technique lui permet notamment de captiver son auditoire ou d'influer sur l'état d'esprit de ses interlocuteurs tandis que sa présence semble s'étendre et se répandre sur la scène. Même quand l'aura n'est pas dévoilée, elle semble sommeiller au fond de son regard, lui donnant un éclat particulier, à la fois inquiétant et fascinant.

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La matière que tu connais est un mensonge : défaits toi de ses restrictions.

Zoroastra a longuement étudié les secrets du monde, et l'Alchimie est peut-être l'art qu'elle affectionne le plus. Comme la plupart des alchimistes, la sorcière a appris à manipuler la matière pour en changer la forme et la constitution jusqu'au cœur de sa composition. Mais là où cette technique se démarque du reste de son art, c'est par la vitesse à laquelle le changement peut s'opérer entre ses doigts. De quelques touchés maitrisés, une feuille de papier devient aussi solide que l'acier, et l'épée la plus tranchante plus cassante que le verre. L'eau se change en vin entre ses lèvres, et la pierre qu'elle foule devient d'or et de diamants. Toutefois, la même restriction qu'à l'alchimie classique s'applique à cette technique : rien ne se perd, rien ne se créer, tout se transforme.

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Ton corps est le vaisseau de ton idéal : qu'il soit le digne réceptacle sa puissance.

Dans sa quête de connaissance, Zoroastra n'a pas négligé son corps physique. Le considérant comme l'outil de l'accomplissement de sa volonté, elle a appris à utiliser son art directement sur ce dernier. Ainsi, cette technique mêlant son art martial et son don pour l'alchimie, permet à la sorcière de renforcer l'enveloppe qu'elle habite. Sa chair parcourue de veines sombres se contorsionne et se solidifie, sa musculature se réagence et gagne en puissance et en adresse. Sa maitrise d'elle-même, corps et âme, lui permet de faire de son corps un outil, un rempart et une arme lorsqu'elle doit défendre son idéal. Et tandis que sa respiration se fait parfaitement maîtrisée, ses coups précis et puissant viennent surprendre les ennemis de l'alchimiste.

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Tends l'oreilles aux voix de l'Abysse : car elles sont les guides et gardiens de ton esprit.

Zoroastra semble constamment habitée par l’Abysse, comme si les deux entités avaient fusionné lors de sa transfiguration. L’esprit de la sorcière n’en est pas ressorti indemne : les murmures perpétuels distordus résonnent dans sa conscience, comme un nuage vrombissant, une présences ténébreuse agissant comme une ombre impénétrable dissimulant sa psyché. Quiconque tente d’influencer son esprit ou de pénétrer sa conscience se retrouve confronter à ce brouillard obscure formé de milliers de cris stridents, vérités intolérables et folies contagieuses : ce contact suffit d’ordinaire à repousser l’intrusion, mais si l’opportun se plonge dans l’abîme, la cacophonie n’en devient que plus horrifiante et douloureuse. Les murmures sont pour Zoroastra comme des milliers de mantra protégeant sa psyché et la purifiant toute forme d’influence extérieure.

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La souffrance n'est qu'une route parmi d'autres pour le sage : si ton âme t'obéit alors ton corps en fera de même, jusque dans la tourmente.

Lors de son long pèlerinage, Zoroastra a dû apprendre à prendre soin d'elle-même. En alliant ses connaissances sur le corps et sa maitrise de l'alchimie, la sorcière est capable de modeler la chair pour réparer les dommages subit. Les os se ressoudent, les ecchymoses se dissipent, et les plaies se referment. Avec plus de temps et de concentration, elle peut parvenir à extirper un corps étranger et dangereux ou extraire un venin coulant dans ses veines. Sa technique est d'une grande précision et son art, s'il est plus instinctif sur elle-même, peut être utiliser sur autrui. Mais le corps ainsi apaisé frissonne pourtant, comme si la conscience d'une vérité impie ou la présence d'un contact glacial venait de parcourir ses cellules impliquées. Cette forme de prodige ne cache-t-elle pas un bien plus sombre secret ?

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Ne crois pas Leurs mensonges : car c'est du limon qu'émerge la vie, et c'est au limon qu'elle retourne.

Voici la base même du pouvoir de Zoroastra, peut-être l'une des manifestations les plus pures de son pouvoir. Le Limon Primordial semble suinter de la chair même de la sorcière liée à l'Abysse et de son sang noir en une masse grouillante, vivante et sombre. A travers celle-ci, Zoroastra peut canaliser la plupart de ses sorts, mais surtout, elle peut la modeler, lui donner forme et vie d'une multitude de façon. La masse sombre prend à ses ordres la forme de pieux solides, de membres griffus, et de visages grimaçants. Avec plus de travail, la sorcière peut façonner des créatures plus complexes qui semblent dotées d'une volonté propre. Loin de l'influence de Zoroastra, la masse sombre entre en léthargie et, faute d'énergie pour la nourrir, elle se dissipe peu à peu. Toutefois, quelques cellules dormantes peuvent pénétrer le corps d'un hôte et y rester en gestation sur de longues périodes, couvant au creux tendre et chaud de la chair.

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Ne crains pas l'Abysse, sa faim n'est pas le mal mais la réponse : laisse son festin commencé.

L'Abysse a bien des caractéristiques mais une chose qui lui est profondément lié c'est sa faim dévorante et insatiable. Cet appétit perpétuel apparait principalement à travers son limon : celui-ci semble dévorer indifféremment matière et énergie, corps et âme, pour se répandre, se multiplier, grandir et régénérer ses forces. Il agit comme un cancer corrupteur rongeant peu à peu tout ce qui n'est pas de son essence, unifiant toute disparité en son sein. Son aura draine l'énergie présente dans l'air et les êtres vivants pour alimenter son propre pouvoir, et plus il gagne en emprise et en taille, plus sa voracité augmente.

Si quelques effluves de ce pouvoir sombre, quelques gouttelettes de sa substance visqueuse n'ont que peu d'impact, c'est si on les laisse grandir et s'enraciner dans notre réalité qu'elles deviennent une véritable tumeur infecte et dangereuse. Et cette faim ne laissera rien derrière elle si ce n'est un néant insondable. Zoroastra a toutefois appris à maitriser ce pouvoir pour rendre l'abysse plus docile et ne la libère qu'en cas de nécessité.

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Transcende les limites de la chair et offre à tous la joie d'incarner le Rêve.

Zoroastra n'eut de cesse de développer son art impie au fil des années, jusqu'à atteindre des sommets dans l'horreur et le blasphème. En effet, la technique de la sorcière lui permettant de contrôler la matière ne se limite pas à celle inerte mais son pouvoir transcende l'interdit ultime et prend le pas sur la structure même du vivant. Sous ses doigts, la chair s'entortille et se façonne, les os se tordent et se fondent, les organes sont adaptés et le limon s'étend et fusionne au corps toujours vivant. Alors les plus merveilleuses ou grotesques créatures viennent au monde dans une enveloppe inédite.

La transfiguration est un art impie et délicat, tous les sujets ne survivent pas toujours à de si odieuses mutations, et la prise de contrôle elle-même est un processus long, douloureux et horrifiant pour celui qui voit sa chair échapper inexorablement à sa volonté. Contact après contact, caresse après caresse, les cellules s'extirpent à leurs existences individuelles et suivent avec une joie contre-nature l'étreinte de l'Abysse pour former une nouvelle incarnation, sous le doux regard de la sorcière.

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Transfigure les formes de l'esprit et dévoile l'allégresse d'entendre la mélopée du Songe.

L'art blasphématoire de la transfiguration ne se limite pas aux frontières du monde matériel. Zoroastra, en combinant ses connaissances scientifiques, sa pratique alchimique et sa maitrise onirique a développé une variante de cette technique d'autant plus terrifiante : la capacité d'altérer l'esprit lui-même. Cette technique s'opposant à toute morale vient altérer directement la psyché de sa cible : que cela soit pour implanter ou retirer un souvenir, créer un rêve récurent ou un désir persistent, ou de façon beaucoup plus brutale briser une volonté, déformer une personnalité, détruire un ego.

La sorcière combine ses capacités à altérer le corps et l'esprit de ses sujets pour répondre à ses sombres desseins. Plus la transfiguration est profonde plus le processus est long et peut laisser des séquelles comme des cauchemars récurrents, des comportements irrationnels ou des traumatismes profonds. Quant à ceux ayant vu leur esprit totalement oblitéré pour être refaçonné, il ne reste le plus souvent d'eux que des êtres dérangés habités par la folie la plus profonde.

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Car au cœur du Rêve se cache la seule vraie volonté : permet lui de prendre corps dans ce monde.

La transfiguration qu'a subi Zoroastra a laissée des séquelles bien plus profonde que son aura étrangère ou le sang sombre qui coule dans ses veines : son esprit lui-même semble avoir été fractionné et reformé en y intégrant les fragments de l'Abysse, à tel point que leurs volontés tendent à se confondre. Le corps de Zoroastra n'est plus que le réceptacle de cette volonté unie qui s'étend à travers le Limon, ses invocations, mais aussi au sein de toute forme suffisamment corrompue par la noirceur abyssale. Par le biais de cette technique, Zoroastra peut supplanter la volonté des hôtes profondément affectés par la transfiguration et prendre le contrôle de leurs êtres comme de simples marionnettes.

Elle voit à travers leurs yeux, ressens à travers leur peau, et dispose de leur enveloppe comme elle le souhaite. Sous le commandement de son esprit, les créatures semblent agir non plus comme des entités individuelles mais comme obéissant à une conscience collective, une ruche organisée, un organisme vivant dans laquelle chaque cellule à sa place. Toutefois, cette technique couteuse lorsqu'elle est utilisée sur un grand nombre de corps est extrêmement épuisante pour l'esprit de la sorcière, aussi cette dernière doit prendre le temps de récupérer par la suite.

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Cette volonté est le Premier Rêve du Monde : un rêve simple et pur qui jamais ne s'éteins et que le sage doit poursuivre jusqu'à sa mort.

Si le Limon est en quelque sorte le "corps" du pouvoir de la sorcière, cette technique en est l'esprit. La Mer des Rêves est un endroit étrange et inhospitalier, mais une arpenteuse telle que Zoroastra est capable de créer en son sein un rêve récurent, un espace qui lui est propre et qui perdure comme un îlot sur l'océan. Le Songe d'un Crépuscule est son sanctuaire, le lieu de recueillement de son esprit et le creuset forgé par son rêve. Ici, dans la boue noire de son île, Zoroastra engrave et encode l'entièreté de sa mémoire. Ses connaissances y sont scrupuleusement consignées, ses souvenirs y sont conservés, de tel sorte que par la simple méditation, la sorcière peut rejoindre son rêve et retrouver toute information qu'elle a un jour possédé, ou utiliser ce Songe comme un gigantesque soutiens organique à sa réflexion.

Mais sa conscience et celle de l'Abysse étant connectées, il y a autre chose qui sommeil dans ce rêve : comme une vaste bibliothèque, l'Abysse garde en son sein chaque créature, chaque être, chaque âme qui fut un jour dévoré par son essence en une copie creuse qui pourra alimenter à nouveau le limon pour regagner le monde matériel. D'une certaine façon, le Songe d'un Crépuscule est à la fois le bastion de Zoroastra et une vaste base de données dans laquelle elle peut puiser à sa guise pour alimenter ses connaissances et ses sorts.

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Mais le voyage du sage ne s'arrête jamais : il perdure à travers le temps et l'espace sans que rien ne retienne sa course.

Parmi tous les blasphèmes perpétués par Zoroastra, il en est un qui surplombe encore aujourd'hui les autres. Une technique abjecte que la sorcière a passé de longues années à tenter de maitriser, expérience après expérience, échec après échec, et qui combine en un pinacle de l'horreur l'entièreté de son son art contre-nature. Cette technique est le Treizième Mantra, et son principe est simple : permettre de créer un réceptacle capable d'accueillir un segment, un fragment de soi-même.

Le Treizième mantra est une technique terriblement couteuse, en ressource, en temps et en énergie pour la sorcière. La première étape est de mettre la main sur un corps capable d'endurer l'odieux processus et de recevoir, à la fin, une partie de son essence. Il n'est pas rare que le futur hôte meure durant le traitement, réduisant à néant les efforts de la sorcière. Après avoir mis la main sur un hôte convenable, l'alchimiste commence le long travail de Transfiguration : plus profondément, plus intimement et plus précisément que jamais, elle modèle le corps de sa victime pour l'adapter au sien. En parallèle, la Transfiguration spirituelle consiste alors à oblitérer l'esprit de l'hôte et ne plus y laisser que sa structure creuse, prête à recevoir la nouvelle conscience.

Ce long et couteux travail n'est pourtant que la partie la plus évidente pour la sorcière, car la suite consiste à extraire et copier une partie de sa propre essence. Usant de la Transfiguration sur elle-même ainsi que de ses pouvoirs oniriques, Zoroastra récupère les informations de sa volonté, de sa mémoire, de ses désirs et de ses rêves et, grâce à Songe d'un Crépuscule, elle en fait une copie parfaite, qu'elle vient introduire dans l'hôte à son image, vierge jusqu'alors de toute identité. Le processus puise jusqu'à leur limite dans les ressources de la sorcière qui se retrouve grandement amoindri après un effort aussi intense et interminable, sans compter la douleur nauséabonde de devoir manipuler sa propre conscience, sa propre âme.

Si le rituel fonctionne correctement, après un certain temps de rétablissement, le nouveau segment s'éveille à la conscience à son tour. Il dispose des mêmes souvenirs, des mêmes aspirations, de la même personnalité et de la même apparence que Zoroastra, à tel point qu'il n'y a plus de réelle distinction entre les deux, et parler d'une "Zoroastra originelle" est quelque peu vide de sens. Les deux esprits ne sont alors plus connectés et évoluent indépendamment l'un de l'autre, mais tant qu'ils rejoignent régulièrement le Songe d'un Crépuscule, leurs personnalités et leurs expériences s'harmonisent continuellement.

Cette technique ignoble, ce blasphème parmi les blasphèmes, a toutefois ses limites. Indépendamment des ressources colossales qu'il demande et du temps considérable qu'il nécessite, le Treizième Mantra ne peut pas être utilisé indéfiniment et seul un nombre limité de segment de Zoroastra peuvent coexister simultanément. Mais tant que c'est le cas, Zoroastra a le potentiel de se rendre à indifféremment en plusieurs lieux à la fois afin de poursuivre ses sombres desseins.