Bienvenue sur Nymlerith
COntextE
Voilà vingt ans que les dieux demeurent silencieux. Même le Père de l'Aube, cette immense montagne qui dominait Nymlerith et dont le fanal illuminait les cieux, s'est éteint. Depuis lors, le monde est en proie aux conflits. Pourtant, une lueur d'espoir semble renaître avec l'apparition de nouveaux légataires de l'Œil Divin. On raconte qu'un porteur qui serait capable de gravir le Père de l'Aube pourrait atteindre une forme de divinité. Pourquoi pas vous ?
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Le bal du lagon - P.V. Kubera
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Ira
Une nuit sans nuage pour gâcher la clarté d’une pleine lune est le moment parfait pour s’adonner à diverses activités nocturnes. Celle qu’Ira préférait lui avait été transmise par les habitants d’une île, isolée loin au large des côtes de la mer Givrefeu. Lorsque la lumière se reflète sur les eaux calmes du lagon, ils en profitent pour organiser un festival nocturne. Là où l’eau est peu profonde, se relaie dans une danse folle, mêlant pas chassés, balayages, pirouettes. Les mouvements du corps sont aussi importants que la manière d'envoyer valser l’eau.
La danse était une de ces activités dont Ira peinait à comprendre l'intérêt, mais ne pouvait résister à la pratique. La raison s’efface souvent face à l’instinct. Qu’importe la mer où elle se trouvait, tant que la lune était pleine, tant que la mer était calme, tant que le ciel était dégagé, elle se tenait debout sur l’océan et reprenait les pas que l’on lui avait enseignés. Elle dansait sans jamais connaître la fatigue, attirant parfois l’attention de marins, qui partageaient alors les histoires d’une sirène ou d’un esprit dansant au milieu de la mer, le signe d’une traversée sans danger selon l'expérience.
Cette nuit-là, Ira était assise au centre d’une baie de l’archipel de Kuro alors qu’elle observait le soleil céder sa place à sa sœur. Puis, pour ne rien changer à ses habitudes, elle se redressa, ajusta le paréo et le haut qu’elle réservait pour ces occasions et commença sa valse solitaire. Au rythme de chaque pas, des gouttelettes fusaient de la surface et scintillaient sous la lumière sélène. Sans même s’en rendre compte, Ira usait de sa maîtrise de l’élément Hydro pour parfaire l’ampleur, intensité ou la direction de chaque éclaboussure.
L’élémentaire avait tendance à oublier le monde environnant une fois prise dans la danse. Une foule aurait pu se rassembler autour d’elle qu’elle n’y aurait prêté aucune attention. Un bateau aurait pu se rapprocher qu’elle aurait pu grimper dessus et continuer ses pas. Par superstition bête, les badauds ne s'attardaient pas trop longtemps, de peur d’être maudits pour avoir posé les yeux sur un spectacle qui ne leur était pas destiné.
Elle s’arrêta tout de même un instant, pour admirer pleinement la vue qui s’étendait devant elle. Au même moment, elle décela la présence d’une personne qui la regardait depuis le rivage. Elle se laissa couler sous la surface et nagea à vive allure jusqu’à l’endroit où elle pensait l’avoir repéré. L’élémentaire jaillit à nouveau de l’eau et s’exclama, la voix joyeuse à l’opportunité de partager sa passion avec quelqu'un d’autre :
“Vous venez danser, vous aussi ?”
La danse était une de ces activités dont Ira peinait à comprendre l'intérêt, mais ne pouvait résister à la pratique. La raison s’efface souvent face à l’instinct. Qu’importe la mer où elle se trouvait, tant que la lune était pleine, tant que la mer était calme, tant que le ciel était dégagé, elle se tenait debout sur l’océan et reprenait les pas que l’on lui avait enseignés. Elle dansait sans jamais connaître la fatigue, attirant parfois l’attention de marins, qui partageaient alors les histoires d’une sirène ou d’un esprit dansant au milieu de la mer, le signe d’une traversée sans danger selon l'expérience.
Cette nuit-là, Ira était assise au centre d’une baie de l’archipel de Kuro alors qu’elle observait le soleil céder sa place à sa sœur. Puis, pour ne rien changer à ses habitudes, elle se redressa, ajusta le paréo et le haut qu’elle réservait pour ces occasions et commença sa valse solitaire. Au rythme de chaque pas, des gouttelettes fusaient de la surface et scintillaient sous la lumière sélène. Sans même s’en rendre compte, Ira usait de sa maîtrise de l’élément Hydro pour parfaire l’ampleur, intensité ou la direction de chaque éclaboussure.
L’élémentaire avait tendance à oublier le monde environnant une fois prise dans la danse. Une foule aurait pu se rassembler autour d’elle qu’elle n’y aurait prêté aucune attention. Un bateau aurait pu se rapprocher qu’elle aurait pu grimper dessus et continuer ses pas. Par superstition bête, les badauds ne s'attardaient pas trop longtemps, de peur d’être maudits pour avoir posé les yeux sur un spectacle qui ne leur était pas destiné.
Elle s’arrêta tout de même un instant, pour admirer pleinement la vue qui s’étendait devant elle. Au même moment, elle décela la présence d’une personne qui la regardait depuis le rivage. Elle se laissa couler sous la surface et nagea à vive allure jusqu’à l’endroit où elle pensait l’avoir repéré. L’élémentaire jaillit à nouveau de l’eau et s’exclama, la voix joyeuse à l’opportunité de partager sa passion avec quelqu'un d’autre :
“Vous venez danser, vous aussi ?”
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Kubera
Frottant doucement mes mains, je repars tranquillement après une légère altercation avec plusieurs personnes. Heureusement, je n’ai pas été forcé d’envoyer l’un d’entre eux dans l’autre monde… Mais disons juste que plus d’un risque d’avoir des difficultés à se relever. La nuit m’a permis de bien recouvrir mon identité, je n’ai pas eu besoin d'utiliser mon arme et j’ai même su utiliser leurs armes pour mélanger les blessures. Cela devrait aider à effacer mes traces. Un truand n’aurait pas à faire cela normalement, mais étant donné que les Huits avaient un œil sur moi, il est préférable de ne rien leur laisser pour me traquer. Enfin, je leur échappe depuis 10 ans. Il serait miraculeux qu’ils apprennent mon existence soudainement… Mais on n’est jamais trop prudent.
Me baladant donc le long de la baie, cherchant un coin où dormir, un navire à squatter et surtout pour éviter de nouveaux soucis, mon regard se pose alors sur une forme au loin. Une apparition que j'ai immédiatement interprétée comme un coup à la tête par accident, ou une malédiction du nectar alcoolisé que j'ai eu plus tôt.
Malgré tout, plus je me rapproche et marche le long de la baie, plus je peux parfaitement voir une personne danser sur l’eau, marchant sur le liquide comme si ce n’était qu’une surface faite pour applaudir son art et la beauté de ses gestes. Observant chacun de ses mouvements depuis le bord de l’eau, je ne peux pas m’empêcher de remarquer un léger détail. Chaque mouvement, chaque déplacement, aussi gracieux et sublime soient-ils, avait quelque chose de familier. Une nostalgie que je reconnais facilement… Les arts martiaux ne peuvent pas quitter le corps d'une personne très facilement.
Je ne sais pas qui elle est, je n'ai aucune idée des arts martiaux qu'elle pratique, mais je remarque malgré la distance certaines similarités, des "cicatrices" que l’art a laissées sur ses mouvements. Précision, fluidité, le genre d’action qui ne peut venir que d’une pratique et d’un entraînement… Un défaut de la mémoire musculaire. C’est alors que sa danse s’arrête et que son visage se tourne vers moi, je pourrais même jurer que nos regards se croisent. La personne disparaît alors aussitôt dans l’eau… Je vérifie rapidement la surface, voyant un mouvement déplacer l’eau alors qu’elle réapparaît devant moi, d'une façon joyeuse et passionnée. « Une ondine... », murmurai-je entre mes lèvres avant de faire un salut de la tête.
- « Oh, je ne pense pas vraiment être doué dans l’art de la danse et … » Mon regard descend jusqu’à l’eau, affichant un léger sourire. « Et encore moins sur l’eau. Navré. » Mon regard commence alors à décrire sa personne, son corps, son apparence et chaque détail qui m’est disponible. Sa chevelure ne fait pas vraiment d'erreur sur la personne, c’est une élémentaire d’eau. Son apparence est féminine. Son corps physique est musclé. Son regard est joyeux et rempli d’énergie. Je reprends alors la parole, continuant. « Mais votre spectacle était fort plaisant, ce fut un honneur de vous admirer danser, mademoiselle. » Je fais alors une révérence en me présentant. « Je me nomme Kai. Un plaisir de faire votre connaissance. »
Me baladant donc le long de la baie, cherchant un coin où dormir, un navire à squatter et surtout pour éviter de nouveaux soucis, mon regard se pose alors sur une forme au loin. Une apparition que j'ai immédiatement interprétée comme un coup à la tête par accident, ou une malédiction du nectar alcoolisé que j'ai eu plus tôt.
Malgré tout, plus je me rapproche et marche le long de la baie, plus je peux parfaitement voir une personne danser sur l’eau, marchant sur le liquide comme si ce n’était qu’une surface faite pour applaudir son art et la beauté de ses gestes. Observant chacun de ses mouvements depuis le bord de l’eau, je ne peux pas m’empêcher de remarquer un léger détail. Chaque mouvement, chaque déplacement, aussi gracieux et sublime soient-ils, avait quelque chose de familier. Une nostalgie que je reconnais facilement… Les arts martiaux ne peuvent pas quitter le corps d'une personne très facilement.
Je ne sais pas qui elle est, je n'ai aucune idée des arts martiaux qu'elle pratique, mais je remarque malgré la distance certaines similarités, des "cicatrices" que l’art a laissées sur ses mouvements. Précision, fluidité, le genre d’action qui ne peut venir que d’une pratique et d’un entraînement… Un défaut de la mémoire musculaire. C’est alors que sa danse s’arrête et que son visage se tourne vers moi, je pourrais même jurer que nos regards se croisent. La personne disparaît alors aussitôt dans l’eau… Je vérifie rapidement la surface, voyant un mouvement déplacer l’eau alors qu’elle réapparaît devant moi, d'une façon joyeuse et passionnée. « Une ondine... », murmurai-je entre mes lèvres avant de faire un salut de la tête.
- « Oh, je ne pense pas vraiment être doué dans l’art de la danse et … » Mon regard descend jusqu’à l’eau, affichant un léger sourire. « Et encore moins sur l’eau. Navré. » Mon regard commence alors à décrire sa personne, son corps, son apparence et chaque détail qui m’est disponible. Sa chevelure ne fait pas vraiment d'erreur sur la personne, c’est une élémentaire d’eau. Son apparence est féminine. Son corps physique est musclé. Son regard est joyeux et rempli d’énergie. Je reprends alors la parole, continuant. « Mais votre spectacle était fort plaisant, ce fut un honneur de vous admirer danser, mademoiselle. » Je fais alors une révérence en me présentant. « Je me nomme Kai. Un plaisir de faire votre connaissance. »
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Ira
Le spectateur impromptu était un jeune homme dont les cornes et la queue dévoilaient sa nature plus qu’humaine. S’il était loin d’être le premier homme-bête qu’Ira rencontrait au cours de ses pérégrinations, elle était bien incapable d’identifier sa part bestiale. En vérité, tant qu’une personne lui paraissait sympathique, elle se souciait peu de ce genre de détail.
L’inconnu faisait preuve de cette politesse et cette déférence si propre aux kuroïtes de la vieille école. Il est accompagné d’une légère odeur de sang, fragrance ferreuse que le savon ne saurait effacer complètement. Son sang, mais aussi celui d’autres, accumulé après des années de combats en tout genre. Il suffit d’un instant à l’élémentaire pour rejeter la possibilité qu’elle fait face à une créature féroce. Kai – ainsi affirma-t-il s’appeler – semblait moins tenir du requin carnassier que du dauphin, à la fois bagarreur et protecteur. S’il détaillait de ses yeux le physique de l’élémentaire à son arrivée, Ira ne lut qu’une curiosité innocente, celle d’un enfant qui découvre un poisson arc-en-ciel pour la première fois.
Face aux compliments du kuroïte, elle bomba le torse et afficha un sourire victorieux. Après tant d'années à s'entraîner, comment ne pouvait-elle pas être fière d’avoir parfait ses mouvements ? Elle s’éloigna du rivage pour effectuer quelques pas de danse supplémentaires et poursuivre le spectacle quelques instants de plus. « Cette danse n’est pas très compliquée. La nuit est encore longue, j’ai du temps devant moi pour vous apprendre. »
Elle s’arrêta soudainement et laissa ses jambes s’enfoncer sous la surface, jusqu’à toucher le fond. Elle remarqua enfin que l’eau lui arrivait tout de même aux genoux et que le sol vaseux était peu apte à une pratique classique de cette danse. « Quoique… un pied sec comme vous aura du mal à bouger là-dedans. » Il n’y avait aucune méchanceté cachée dans ces dernières paroles, seulement une déception candide de ne pas pouvoir partager son art et sa passion.
Ira se laissa tomber sur son dos, flottant en planche au gré des petites vaguelettes qui agitaient la baie. « Moi, c’est Ira. Enfin, c’est le nom sec que je me suis choisi. Sinon, je suis juste l’enfant de Caym. » L’élémentaire ne ressentait aucune honte à étaler son pedigree supposé. Elle avait expérimenté de première main que les humains et autres pieds secs devenaient bien plus amicaux à cette annonce. Et si les plus sages ou les plus perspicaces devinaient que ce n’étaient que des on-dit, ils avaient rarement le cœur à briser les rêves d’une créature aussi pure qu’Ira.
Curieuse d’en apprendre plus sur l’identité de son interlocuteur, Ira relança la conversation : « Vous êtes du coin ? J’ai pas vu beaucoup de gens comme vous sur ces îles. » Les gouttelettes de la peau de son dos frémirent à la pensée d’un souvenir récent. Elle se redressa en une pirouette et cacha son corps jusqu’à la nuque sous la surface. « Vous êtes quand même pas un de ces gardes. L’autre fois que j’ai voulu rendre visite à une connaissance dans son village natal, deux gardes m’ont chassée jusqu’à ce que je leur échappe. » L’élémentaire se calma rapidement. Kai n’avait pas l’allure d’un soldat kuroïte, même si elle le devinait guerrier. « Ça faisait plus de dix ans que je ne l’avais pas vu, » s’apitoya-t-elle la moue pensive. « J’espère au moins qu’il va bien. »
L’inconnu faisait preuve de cette politesse et cette déférence si propre aux kuroïtes de la vieille école. Il est accompagné d’une légère odeur de sang, fragrance ferreuse que le savon ne saurait effacer complètement. Son sang, mais aussi celui d’autres, accumulé après des années de combats en tout genre. Il suffit d’un instant à l’élémentaire pour rejeter la possibilité qu’elle fait face à une créature féroce. Kai – ainsi affirma-t-il s’appeler – semblait moins tenir du requin carnassier que du dauphin, à la fois bagarreur et protecteur. S’il détaillait de ses yeux le physique de l’élémentaire à son arrivée, Ira ne lut qu’une curiosité innocente, celle d’un enfant qui découvre un poisson arc-en-ciel pour la première fois.
Face aux compliments du kuroïte, elle bomba le torse et afficha un sourire victorieux. Après tant d'années à s'entraîner, comment ne pouvait-elle pas être fière d’avoir parfait ses mouvements ? Elle s’éloigna du rivage pour effectuer quelques pas de danse supplémentaires et poursuivre le spectacle quelques instants de plus. « Cette danse n’est pas très compliquée. La nuit est encore longue, j’ai du temps devant moi pour vous apprendre. »
Elle s’arrêta soudainement et laissa ses jambes s’enfoncer sous la surface, jusqu’à toucher le fond. Elle remarqua enfin que l’eau lui arrivait tout de même aux genoux et que le sol vaseux était peu apte à une pratique classique de cette danse. « Quoique… un pied sec comme vous aura du mal à bouger là-dedans. » Il n’y avait aucune méchanceté cachée dans ces dernières paroles, seulement une déception candide de ne pas pouvoir partager son art et sa passion.
Ira se laissa tomber sur son dos, flottant en planche au gré des petites vaguelettes qui agitaient la baie. « Moi, c’est Ira. Enfin, c’est le nom sec que je me suis choisi. Sinon, je suis juste l’enfant de Caym. » L’élémentaire ne ressentait aucune honte à étaler son pedigree supposé. Elle avait expérimenté de première main que les humains et autres pieds secs devenaient bien plus amicaux à cette annonce. Et si les plus sages ou les plus perspicaces devinaient que ce n’étaient que des on-dit, ils avaient rarement le cœur à briser les rêves d’une créature aussi pure qu’Ira.
Curieuse d’en apprendre plus sur l’identité de son interlocuteur, Ira relança la conversation : « Vous êtes du coin ? J’ai pas vu beaucoup de gens comme vous sur ces îles. » Les gouttelettes de la peau de son dos frémirent à la pensée d’un souvenir récent. Elle se redressa en une pirouette et cacha son corps jusqu’à la nuque sous la surface. « Vous êtes quand même pas un de ces gardes. L’autre fois que j’ai voulu rendre visite à une connaissance dans son village natal, deux gardes m’ont chassée jusqu’à ce que je leur échappe. » L’élémentaire se calma rapidement. Kai n’avait pas l’allure d’un soldat kuroïte, même si elle le devinait guerrier. « Ça faisait plus de dix ans que je ne l’avais pas vu, » s’apitoya-t-elle la moue pensive. « J’espère au moins qu’il va bien. »
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Kubera
Écoutant ma phrase et dévorant mes compliments, la femme pleine d’énergie ne peut s’empêcher d’enchaîner à nouveau quelques pas de danse, comme si j’avais réclamé un encore. Les artistes de nos jours, enfin bon, je ne vais pas le nier, c’était un spectacle fort plaisant à regarder. Elle m’explique alors que cette danse n’était pas bien difficile et qu’elle pourrait me l’apprendre. Je souris légèrement, prenant sa phrase sur une note d’humour. Elle se laisse alors atteindre le fond de l’eau, affirmant qu’un "pied sec" aurait du mal à bouger là-dedans… Me connaissant, je ne pense pas qu’il sera difficile de bouger, mais danser, oui. Plus d’une fois j’ai dû m’entraîner à me battre avec les pieds dans une épaisse couche de boue. Avoir l’eau jusqu’aux genoux devait être une expérience similaire.
- « Oh, je ne pense pas qu’une nuit suffira, je suis un mauvais élève selon mes deux seuls maîtres. Et je n’ai jamais osé danser de ma vie. » Bien que j’étais un excellent danseur quand il s’agit d’un combat. Mais c’est différent, encore une fois. L’ondine se présente alors comme Ira, une enfant de Caym… J’avoue ne jamais avoir beaucoup discuté avec des élémentaires d’eau, donc leur culture m’était assez étrangère. J’imagine que Caym doit être quelque chose de similaire à un progéniteur. Ce que c’était par contre ? Aucune idée. C’est alors qu’elle vient questionner rapidement, véritablement heureuse de me poser des questions en flottant sur l’eau comme une feuille. Sauf qu’elle ne me laisse même pas une seule seconde pour répondre qu’elle replonge dans l’eau en essayant de deviner si j’étais un garde… Ahhh, je sais que les élémentaires peuvent vivre très longtemps, mais clairement, leur maturité et leur méthode de pensée sont différentes des nôtres… Fascinant, elle me faisait penser à une certaine mage elfe que j’ai rencontrée en voyage.
- « Non, je suis un voyageur, un mercenaire, mais pas un garde. J’ai grandi dans ce pays, mais j’ai traversé plus d’une fois les mers pour me rendre à plus d’un endroit. Disons que le travail de mercenaire n’est pas forcément adapté pour une vie sédentaire. » Ira finit alors par dire que cela fait plus de dix ans qu’elle ne l’avait pas vu. Je fronce légèrement les sourcils, voyant que l’eau face à moi n’avait pas encore bien réalisé que 10 ans n’était pas rien pour beaucoup de gens dans ce monde. Surtout à notre époque.
- « Faites attention. Plus de dix ans peut représenter beaucoup plus chez certaines personnes que chez d’autres… Après tout, une vie peut finir en bien moins d’une seconde. » Je secoue alors la tête, m’excusant. « Pardon, je ne voulais pas rapporter une façon négative de voir les choses. Disons que j’ai moi-même repoussé une retrouvaille sur plus de 10 ans… Et je l’ai payé. Souhaiteriez-vous que je vous accompagne jusqu’à la demeure de votre ami s'il n’est pas trop loin, ou que je lui passe le bonjour durant un de mes voyages ? D’ailleurs, qui est-il ? »
- « Oh, je ne pense pas qu’une nuit suffira, je suis un mauvais élève selon mes deux seuls maîtres. Et je n’ai jamais osé danser de ma vie. » Bien que j’étais un excellent danseur quand il s’agit d’un combat. Mais c’est différent, encore une fois. L’ondine se présente alors comme Ira, une enfant de Caym… J’avoue ne jamais avoir beaucoup discuté avec des élémentaires d’eau, donc leur culture m’était assez étrangère. J’imagine que Caym doit être quelque chose de similaire à un progéniteur. Ce que c’était par contre ? Aucune idée. C’est alors qu’elle vient questionner rapidement, véritablement heureuse de me poser des questions en flottant sur l’eau comme une feuille. Sauf qu’elle ne me laisse même pas une seule seconde pour répondre qu’elle replonge dans l’eau en essayant de deviner si j’étais un garde… Ahhh, je sais que les élémentaires peuvent vivre très longtemps, mais clairement, leur maturité et leur méthode de pensée sont différentes des nôtres… Fascinant, elle me faisait penser à une certaine mage elfe que j’ai rencontrée en voyage.
- « Non, je suis un voyageur, un mercenaire, mais pas un garde. J’ai grandi dans ce pays, mais j’ai traversé plus d’une fois les mers pour me rendre à plus d’un endroit. Disons que le travail de mercenaire n’est pas forcément adapté pour une vie sédentaire. » Ira finit alors par dire que cela fait plus de dix ans qu’elle ne l’avait pas vu. Je fronce légèrement les sourcils, voyant que l’eau face à moi n’avait pas encore bien réalisé que 10 ans n’était pas rien pour beaucoup de gens dans ce monde. Surtout à notre époque.
- « Faites attention. Plus de dix ans peut représenter beaucoup plus chez certaines personnes que chez d’autres… Après tout, une vie peut finir en bien moins d’une seconde. » Je secoue alors la tête, m’excusant. « Pardon, je ne voulais pas rapporter une façon négative de voir les choses. Disons que j’ai moi-même repoussé une retrouvaille sur plus de 10 ans… Et je l’ai payé. Souhaiteriez-vous que je vous accompagne jusqu’à la demeure de votre ami s'il n’est pas trop loin, ou que je lui passe le bonjour durant un de mes voyages ? D’ailleurs, qui est-il ? »
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Ira
Face au refus du jeune homme, Ira n’insista pas plus. Si quelqu'un ne voulait pas se jeter à l’eau de son propre gré, elle n’était pas du genre à l’y pousser. Et puis, se disait-elle, cela lui donnerait plus de temps pour danser. L'élémentaire avait tout de même beaucoup de mal à le croire quand il affirmait ne pas être bon danseur. De son expérience, les gens de la terre ferme étaient si prompts à célébrer n’importe quelle occasion qu’elle n’avait encore jamais rencontré quelqu'un qui ne connaissait pas de forme de danse. Que son entourage soit presque exclusivement composé de marins et de pirates ne lui avait même pas traversé l’esprit.
Même si elle avait fini par s’en douter, Ira était soulagée de savoir que Kai n’avait rien à voir avec les gardes de ces îles. À force de s'introduire dans les villes les plus peuplées des côtes, Ira avait remarqué que les soldats assermentés avaient la fâcheuse tendance à devenir plus nerveux quand elle apparaissait en public. Un marin lui avait un jour dit qu’il était normal que les gens de la terre ferme aient peur des requins. Ce qu’Ira en avait compris, c’est que les gardes avaient une sacrée mauvaise vue pour la prendre pour un requin. Kai, en comparaison, semblait avoir une excellente vue, confortant l’élémentaire quant à l’idée de lui faire confiance.
La mise en garde du mercenaire ne tomba pas dans une oreille sourde. « Je suis bien au courant. J’ai déjà vu suffisamment de petits pieds-sec doubler de taille en un rien de temps, » disait-elle l’air grave, comme si elle était déçue d’être prise pour une idiote. « Une fois, un d’eux m’avait promis de prendre ma main quand il serait grand. Quand je suis revenu le voir trente ans plus tard pour savoir ce qu’il voulait dire, il est devenu tout paniqué, et sa femme s’est même très emportée contre lui. » Ira n’aura jamais appris le sens de cette expression. Pourquoi fallait-il que la société humaine et ses mœurs soient si compliquées ?
L’élémentaire écouta attentivement la proposition du dénommé Kaï. « Vous accepteriez de m'aider ? C’est vraiment sympa de votre part. » Elle se tourna et pointa l’ouest de sa main. « En suivant la côte, on devrait arriver au village d’ici une demi-heure. Mon ami s’appelle… s’appelle… comment c’était déjà. » Elle se frotta la tête à la recherche du nom, culbutant sur “Kouji”, “Koichi” ou encore “Koida”. Un éclair plus tard, elle s’exclama enfin : « Kodama ! Ça me revient, c’est Kodama Ichinasu son nom. Heureusement qu’il me l’a bien répété la première fois qu’on s’est rencontré. Je comprend pas comment vous faites pour vous souvenir du nom de tous les gens que vous côtoyez. »
Ce qui échappait à l’élémentaire, mais qui serait sans doute plus apparent au mercenaire, était l’identité de ce Kodama Ichinasu. Chef du petit village de Togeiko, il avait hérité de ce titre à la mort de son père. Le village était réputé pour ses allures pittoresques, sa côte sauvage, la pêche de la limande, mais surtout pour l’artisanat potier qui s’y était développé. Les céramiques produites localement avaient une excellente réputation, notamment auprès des princes marchands qui les employaient pour le transport de matières précieuses pour le commerce, comme l’alcool, les fruits de luxe ou encore la poudre noire. De ce fait, le village était surveillé de près par les agents des Princes, encore plus depuis la fermeture de Kuro aux étrangers.
Sans même réaliser ce qu’elle venait de mettre sur les épaules de son interlocuteur, Ira commença à se diriger dans la direction du village, le visage radieux, heureuse à l’idée de bientôt revoir son ami. « Vous me suivez ? »
Même si elle avait fini par s’en douter, Ira était soulagée de savoir que Kai n’avait rien à voir avec les gardes de ces îles. À force de s'introduire dans les villes les plus peuplées des côtes, Ira avait remarqué que les soldats assermentés avaient la fâcheuse tendance à devenir plus nerveux quand elle apparaissait en public. Un marin lui avait un jour dit qu’il était normal que les gens de la terre ferme aient peur des requins. Ce qu’Ira en avait compris, c’est que les gardes avaient une sacrée mauvaise vue pour la prendre pour un requin. Kai, en comparaison, semblait avoir une excellente vue, confortant l’élémentaire quant à l’idée de lui faire confiance.
La mise en garde du mercenaire ne tomba pas dans une oreille sourde. « Je suis bien au courant. J’ai déjà vu suffisamment de petits pieds-sec doubler de taille en un rien de temps, » disait-elle l’air grave, comme si elle était déçue d’être prise pour une idiote. « Une fois, un d’eux m’avait promis de prendre ma main quand il serait grand. Quand je suis revenu le voir trente ans plus tard pour savoir ce qu’il voulait dire, il est devenu tout paniqué, et sa femme s’est même très emportée contre lui. » Ira n’aura jamais appris le sens de cette expression. Pourquoi fallait-il que la société humaine et ses mœurs soient si compliquées ?
L’élémentaire écouta attentivement la proposition du dénommé Kaï. « Vous accepteriez de m'aider ? C’est vraiment sympa de votre part. » Elle se tourna et pointa l’ouest de sa main. « En suivant la côte, on devrait arriver au village d’ici une demi-heure. Mon ami s’appelle… s’appelle… comment c’était déjà. » Elle se frotta la tête à la recherche du nom, culbutant sur “Kouji”, “Koichi” ou encore “Koida”. Un éclair plus tard, elle s’exclama enfin : « Kodama ! Ça me revient, c’est Kodama Ichinasu son nom. Heureusement qu’il me l’a bien répété la première fois qu’on s’est rencontré. Je comprend pas comment vous faites pour vous souvenir du nom de tous les gens que vous côtoyez. »
Ce qui échappait à l’élémentaire, mais qui serait sans doute plus apparent au mercenaire, était l’identité de ce Kodama Ichinasu. Chef du petit village de Togeiko, il avait hérité de ce titre à la mort de son père. Le village était réputé pour ses allures pittoresques, sa côte sauvage, la pêche de la limande, mais surtout pour l’artisanat potier qui s’y était développé. Les céramiques produites localement avaient une excellente réputation, notamment auprès des princes marchands qui les employaient pour le transport de matières précieuses pour le commerce, comme l’alcool, les fruits de luxe ou encore la poudre noire. De ce fait, le village était surveillé de près par les agents des Princes, encore plus depuis la fermeture de Kuro aux étrangers.
Sans même réaliser ce qu’elle venait de mettre sur les épaules de son interlocuteur, Ira commença à se diriger dans la direction du village, le visage radieux, heureuse à l’idée de bientôt revoir son ami. « Vous me suivez ? »
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Kubera
Des petits pieds-sec doublant de taille ? J’imagine qu’elle parlait d’enfants devenant des jeunes adultes… La vie d’une ondine doit être fort différente de celle de nombreux mortels. Même moi, j’ai du mal en étant encore si jeune malgré mes 50 ans ; elle donnait l’impression d’avoir la vingtaine, mais je pouvais jurer qu’elle avait facilement plus du triple de mon âge. Par contre, vu son ton, elle n’a pas vraiment aimé que je lui dise cela. Elle me raconte alors une histoire étrange : quelqu’un lui aurait demandé sa main…
Probablement un enfant, et 30 ans plus tard, voilà qu’en revoyant l’enfant devenu adulte, sa femme fut en colère…
Probablement un malentendu. La femme n’aurait aucune raison de s’énerver contre son mari si elle savait qu’il avait promis cela lorsqu’il était enfant… Donc ça doit être Ira qui a semé la zizanie sans le savoir. Pour une femme âgée, elle ne semblait pas très sage. Elle ne savait même pas ce que prendre sa main voulait dire. Peut-être que je lui apprendrais sur le chemin. Je suis plus jeune, mais j’aime partager un peu de mon savoir. Et si elle veut vivre plus souvent avec nous, il vaut mieux qu’elle apprenne quelques bases simples.
Je lui propose alors d’aller voir son ami ou de la guider, une idée qu’elle accepte avec joie. À première vue, son ami n’était pas vraiment loin. Une demi-heure en suivant la côte… Mais pourquoi n’est-elle pas venue le saluer alors ? Tout ceci cachait quelque chose. Elle avait même oublié le nom de son ami… Kodama, il semblerait. Kodama Ichinasu. Je lève un sourcil à ce qu’elle dit, alors qu’elle ne sait pas comment on faisait pour retenir les noms.« Oh, ne vous en faites pas. Moi aussi j’ai du mal à retenir les noms… Mais si c’est le nom d’une personne à qui je tiens vraiment, je le retiens plus facilement. »
De mémoire, dans cette direction, le village était allié aux princes marchands. Les pierres précieuses font que ce bourg est sous l’œil vigilant de plus d’un des princes. J’allais donc devoir faire profil bas. Heureusement, ma couverture n’était toujours pas grillée. Tant que j’évitais de me battre et cachais la lame au bout de la queue, cela se passerait sans soucis. À vrai dire, c’était même une occasion en or pour rentrer dans ce village afin d’observer ce que font les princes en ce moment.
- « Oui, je vous suis. » Suivant Ira et veillant à ce qu’elle ne se doute pas de ma situation, je m’assure de jouer mes cartes correctement dans le but de me protéger moi et elle. Un peu de parlote et de préparation pourront m'aider assurer mes arrières. En marchand, j'enroule ma queue autour de moi, sous ma tenue, jouant un petit tour de passe-passe que me serait utile pour plus tard. C'était bien un de mes rares avantages de mon passé. Ils cherchent des assassins avec des épées, pas un mercenaire avec une lame greffer sur la queue. « J’avoue ne jamais avoir été à ce village malgré mes voyages. Vu la distance, ça doit probablement être un village de pêcheurs. Comment avez-vous connu ce fameux Kodama ? Vous a-t-il aussi demandé votre main ? » Est-ce que les Ondines faisaient craquer les cœurs des habitants de Kuro, ou sa danse était si charmante que cela ? Moi et l’amour, ça fait deux.
Probablement un enfant, et 30 ans plus tard, voilà qu’en revoyant l’enfant devenu adulte, sa femme fut en colère…
Probablement un malentendu. La femme n’aurait aucune raison de s’énerver contre son mari si elle savait qu’il avait promis cela lorsqu’il était enfant… Donc ça doit être Ira qui a semé la zizanie sans le savoir. Pour une femme âgée, elle ne semblait pas très sage. Elle ne savait même pas ce que prendre sa main voulait dire. Peut-être que je lui apprendrais sur le chemin. Je suis plus jeune, mais j’aime partager un peu de mon savoir. Et si elle veut vivre plus souvent avec nous, il vaut mieux qu’elle apprenne quelques bases simples.
Je lui propose alors d’aller voir son ami ou de la guider, une idée qu’elle accepte avec joie. À première vue, son ami n’était pas vraiment loin. Une demi-heure en suivant la côte… Mais pourquoi n’est-elle pas venue le saluer alors ? Tout ceci cachait quelque chose. Elle avait même oublié le nom de son ami… Kodama, il semblerait. Kodama Ichinasu. Je lève un sourcil à ce qu’elle dit, alors qu’elle ne sait pas comment on faisait pour retenir les noms.« Oh, ne vous en faites pas. Moi aussi j’ai du mal à retenir les noms… Mais si c’est le nom d’une personne à qui je tiens vraiment, je le retiens plus facilement. »
De mémoire, dans cette direction, le village était allié aux princes marchands. Les pierres précieuses font que ce bourg est sous l’œil vigilant de plus d’un des princes. J’allais donc devoir faire profil bas. Heureusement, ma couverture n’était toujours pas grillée. Tant que j’évitais de me battre et cachais la lame au bout de la queue, cela se passerait sans soucis. À vrai dire, c’était même une occasion en or pour rentrer dans ce village afin d’observer ce que font les princes en ce moment.
- « Oui, je vous suis. » Suivant Ira et veillant à ce qu’elle ne se doute pas de ma situation, je m’assure de jouer mes cartes correctement dans le but de me protéger moi et elle. Un peu de parlote et de préparation pourront m'aider assurer mes arrières. En marchand, j'enroule ma queue autour de moi, sous ma tenue, jouant un petit tour de passe-passe que me serait utile pour plus tard. C'était bien un de mes rares avantages de mon passé. Ils cherchent des assassins avec des épées, pas un mercenaire avec une lame greffer sur la queue. « J’avoue ne jamais avoir été à ce village malgré mes voyages. Vu la distance, ça doit probablement être un village de pêcheurs. Comment avez-vous connu ce fameux Kodama ? Vous a-t-il aussi demandé votre main ? » Est-ce que les Ondines faisaient craquer les cœurs des habitants de Kuro, ou sa danse était si charmante que cela ? Moi et l’amour, ça fait deux.
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Ira
Ira avançait le pas léger, suivant le chemin côtier reliant la baie et Togeiko. L’élémentaire était joyeuse à l’idée de revoir sa vieille connaissance. En plus, elle avait réussi à réduire la distance entre elle et Kai. Le mercenaire avait, de la compréhension d’Ira, les mêmes difficultés à se souvenir des noms. La seconde partie de la remarque qu’il avait faite lui était malheureusement passée au-dessus de la tête. Si elle avait rencontré beaucoup de gens durant sa longue vie d’élémentaire, Ira n’avait encore eu de relation forte s’étendant au-delà de la simple amabilité. Il faut dire que son mode de vie, isolée la plupart du temps, n’avait jamais été propice à forger des liens tenaces. Ainsi, le peu d’humains dont elle faisait l’effort de se rappeler du nom était ceux ayant énoncé une promesse explicite de retrouvailles futures.
Kai s’intéressait désormais aux origines de la relation entre Ira et Kodama. Sans arrêter d’avancer, elle se gratta le crâne pour se remémorer les conditions de leur première rencontre. Comme elle s’en était rappelée avant d’essayer de visiter le village quelques heures plus tôt, les détails étaient encore bien frais dans sa mémoire. « Je l’ai sauvé, lui et son père, de la noyade. Ils voyageaient sur une petite embarcation vers un autre port, plus à l’ouest. J’ai trouvé leur bateau en train de prendre l’eau et de s’enfoncer, alors j’ai aidé chaque marin à retourner sur la côte. Heureusement que j’étais là, les courants sont traîtres par ici, et ils vous tueraient d’épuisement en vous ramenant vers le large. »
Elle s’arrêta un instant pour faire face à son interlocuteur. Partager ces quelques détails en avait réveillé d'autres qui troublaient la petite goutte. « Je m’en souviens bien, » reprit-elle les sourcils froncés, « Parce que ça m’a beaucoup étonnée que leur bateau coule. C’était une journée magnifique, avec un ciel sans nuage, une mer aussi calme que l’eau d’un lac, sans la moindre tempête à l’horizon. Je me promenais dans ces eaux quand j’ai ressenti une grosse vibration se propager dans l’eau, comme lorsqu’il y a eu un tremblement de terre, mais cette fois ça venait de la surface. J’ai remonté jusqu’à la source et c’est là que je suis tombée sur eux.»
En vérité, l’embarcation de Kodama et de son père avait été la cible d’un sabotage. Quelqu'un avait laissé une amphore remplie de poudre noire, piégée pour détonner au milieu de leur trajet. Le conspirateur à l’origine de cet attentat n’avait jamais été identifié, mais les rumeurs allaient bon train quant à l’idée qu’un des princes voulait se réapproprier la direction du village et sa production de céramique. Les autorités avaient finalement jugé à un “accident malencontreux”. Le plus important dans cette affaire était qu’Ira avait secouru in extremis tous les passagers du bateau.
L’élémentaire haussa très vite les épaules, n’étant pas du genre à se laisser importuner par les détails. Elle décida plutôt de conclure sa petite histoire. « Ils m’ont invitée à une fête en mon honneur, mais j’avais d'autres choses à faire, donc j’ai dit que je devais repartir vite. Kodama m’a dit qu’il tenait quand même à me remercier d’une façon ou d’une autre. Il m’a promis que la prochaine fois que je viendrais, il m’offrirait un bracelet de céramique de sa confection. Je ne sais pas combien de temps ça prend à fabriquer, mais dix ans ça devrait être suffisant, non ? »
Kai s’intéressait désormais aux origines de la relation entre Ira et Kodama. Sans arrêter d’avancer, elle se gratta le crâne pour se remémorer les conditions de leur première rencontre. Comme elle s’en était rappelée avant d’essayer de visiter le village quelques heures plus tôt, les détails étaient encore bien frais dans sa mémoire. « Je l’ai sauvé, lui et son père, de la noyade. Ils voyageaient sur une petite embarcation vers un autre port, plus à l’ouest. J’ai trouvé leur bateau en train de prendre l’eau et de s’enfoncer, alors j’ai aidé chaque marin à retourner sur la côte. Heureusement que j’étais là, les courants sont traîtres par ici, et ils vous tueraient d’épuisement en vous ramenant vers le large. »
Elle s’arrêta un instant pour faire face à son interlocuteur. Partager ces quelques détails en avait réveillé d'autres qui troublaient la petite goutte. « Je m’en souviens bien, » reprit-elle les sourcils froncés, « Parce que ça m’a beaucoup étonnée que leur bateau coule. C’était une journée magnifique, avec un ciel sans nuage, une mer aussi calme que l’eau d’un lac, sans la moindre tempête à l’horizon. Je me promenais dans ces eaux quand j’ai ressenti une grosse vibration se propager dans l’eau, comme lorsqu’il y a eu un tremblement de terre, mais cette fois ça venait de la surface. J’ai remonté jusqu’à la source et c’est là que je suis tombée sur eux.»
En vérité, l’embarcation de Kodama et de son père avait été la cible d’un sabotage. Quelqu'un avait laissé une amphore remplie de poudre noire, piégée pour détonner au milieu de leur trajet. Le conspirateur à l’origine de cet attentat n’avait jamais été identifié, mais les rumeurs allaient bon train quant à l’idée qu’un des princes voulait se réapproprier la direction du village et sa production de céramique. Les autorités avaient finalement jugé à un “accident malencontreux”. Le plus important dans cette affaire était qu’Ira avait secouru in extremis tous les passagers du bateau.
L’élémentaire haussa très vite les épaules, n’étant pas du genre à se laisser importuner par les détails. Elle décida plutôt de conclure sa petite histoire. « Ils m’ont invitée à une fête en mon honneur, mais j’avais d'autres choses à faire, donc j’ai dit que je devais repartir vite. Kodama m’a dit qu’il tenait quand même à me remercier d’une façon ou d’une autre. Il m’a promis que la prochaine fois que je viendrais, il m’offrirait un bracelet de céramique de sa confection. Je ne sais pas combien de temps ça prend à fabriquer, mais dix ans ça devrait être suffisant, non ? »
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Kubera
Avançant tranquillement sur ce petit chemin, accompagnée par l'Ondine, celle-ci m'explique calmement comment elle a rencontré son ami. Elle avait visiblement ignoré mon commentaire sur l’histoire de couple ou, comme je m’en doutais, elle n’y connaissait rien et donc n’y accordait aucun intérêt. Mais qui sait, le jour où elle sera plus attentive aux émotions, envies et problèmes des gens autour d’elle, elle comprendra peut-être le poids derrière les paroles les plus simples.
Sa rencontre avec son ami fut un sauvetage : l’embarcation prenait l’eau et elle les avait sauvés d’une mort certaine. C’est alors qu’elle me fixe directement dans les yeux, cherchant à avoir mon avis sur un sujet précis. Je ne dis donc rien sur l’instant et la regarde en retour, me demandant ce qu’elle voulait. Ira précise alors le fond de sa pensée, disant qu’elle était étonnée que le bateau coule, car rien n’aurait pu causer cela naturellement. Ciel bleu, mer silencieuse. Absolument rien sauf une énorme vibration à travers l’eau.
Je relève alors le menton, comprenant très vite que l’embarcation avait été sabotée. Elle ne m’a pas dit qu’il y avait un autre navire, donc une explosion dans le navire faisait plus de sens. Cela expliquerait parfaitement l’onde de choc.
L’origine de cette explosion ? Oh, je parle de sabotage, mais ça pouvait aussi bien être un simple accident. Sincèrement, si ce navire vient d’un village qui coopère avec les Princes, je ne serais pas étonné que ce soit un autre membre du Lotus Noir qui se soit chargé de couler l’embarcation.
Je pourrais lui donner ma théorie, mais je pense que cela n’intéresse pas Ira. Elle semble plutôt vivre dans l’instant que se préoccuper d’autre chose. Savoir pourquoi le navire a coulé ne lui rapportera rien. Le haussement d’épaules de la demoiselle me le confirme bien vite. Elle s’en fichait. Son histoire termina donc par le fait qu’elle avait été choisie comme l’invitée d’honneur de sa propre fête. Une fête qu’elle fuit rapidement car elle avait mieux à faire. À la place, Kodama lui a promis un bracelet en céramique. Heureusement qu’il n’a pas promis une bague de mariage. Je souris doucement et réponds à Ira : « 10 ans est même un peu trop long. La céramique est un matériau difficile à utiliser et à modifier, mais je ne pense pas qu’il lui aura fallu 10 ans pour le finir. Par contre, il est certain qu'il aura eu le temps de le faire s'il ne vous a pas oubliée. »
Me grattant le menton et fixant le ciel, je parle encore un peu du navire, partageant ma théorie. « Une onde de choc… S’il n’y avait pas d’autre navire dans les environs, alors quelque chose a dû probablement exploser à l’intérieur du navire, ce qui a causé sa chute dans les fonds marins. » Je me tourne vers Ira, amusé par ma propre idée. « Et vous avez sauvé tous les passagers ? Vous devez être une véritable héroïne pour les villageois. Je ne savais pas être en présence d’une personne avec autant de renom. Qui sait, en 10 ans, vous êtes peut-être même devenue une légende locale. Un esprit des océans sauvant les bons marins, quelque chose du genre. »
Sa rencontre avec son ami fut un sauvetage : l’embarcation prenait l’eau et elle les avait sauvés d’une mort certaine. C’est alors qu’elle me fixe directement dans les yeux, cherchant à avoir mon avis sur un sujet précis. Je ne dis donc rien sur l’instant et la regarde en retour, me demandant ce qu’elle voulait. Ira précise alors le fond de sa pensée, disant qu’elle était étonnée que le bateau coule, car rien n’aurait pu causer cela naturellement. Ciel bleu, mer silencieuse. Absolument rien sauf une énorme vibration à travers l’eau.
Je relève alors le menton, comprenant très vite que l’embarcation avait été sabotée. Elle ne m’a pas dit qu’il y avait un autre navire, donc une explosion dans le navire faisait plus de sens. Cela expliquerait parfaitement l’onde de choc.
L’origine de cette explosion ? Oh, je parle de sabotage, mais ça pouvait aussi bien être un simple accident. Sincèrement, si ce navire vient d’un village qui coopère avec les Princes, je ne serais pas étonné que ce soit un autre membre du Lotus Noir qui se soit chargé de couler l’embarcation.
Je pourrais lui donner ma théorie, mais je pense que cela n’intéresse pas Ira. Elle semble plutôt vivre dans l’instant que se préoccuper d’autre chose. Savoir pourquoi le navire a coulé ne lui rapportera rien. Le haussement d’épaules de la demoiselle me le confirme bien vite. Elle s’en fichait. Son histoire termina donc par le fait qu’elle avait été choisie comme l’invitée d’honneur de sa propre fête. Une fête qu’elle fuit rapidement car elle avait mieux à faire. À la place, Kodama lui a promis un bracelet en céramique. Heureusement qu’il n’a pas promis une bague de mariage. Je souris doucement et réponds à Ira : « 10 ans est même un peu trop long. La céramique est un matériau difficile à utiliser et à modifier, mais je ne pense pas qu’il lui aura fallu 10 ans pour le finir. Par contre, il est certain qu'il aura eu le temps de le faire s'il ne vous a pas oubliée. »
Me grattant le menton et fixant le ciel, je parle encore un peu du navire, partageant ma théorie. « Une onde de choc… S’il n’y avait pas d’autre navire dans les environs, alors quelque chose a dû probablement exploser à l’intérieur du navire, ce qui a causé sa chute dans les fonds marins. » Je me tourne vers Ira, amusé par ma propre idée. « Et vous avez sauvé tous les passagers ? Vous devez être une véritable héroïne pour les villageois. Je ne savais pas être en présence d’une personne avec autant de renom. Qui sait, en 10 ans, vous êtes peut-être même devenue une légende locale. Un esprit des océans sauvant les bons marins, quelque chose du genre. »
Le bal du lagon - P.V. Kubera
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