Mirror of Magic
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Voilà vingt ans que les dieux demeurent silencieux. Même le Père de l'Aube, cette immense montagne qui dominait Nymlerith et dont le fanal illuminait les cieux, s'est éteint. Depuis lors, le monde est en proie aux conflits. Pourtant, une lueur d'espoir semble renaître avec l'apparition de nouveaux légataires de l'Œil Divin. On raconte qu'un porteur qui serait capable de gravir le Père de l'Aube pourrait atteindre une forme de divinité. Pourquoi pas vous ?
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Novo denique perniciosoque exemplo idem Gallus ausus est inire flagitium grave, quod Romae cum ultimo dedecore temptasse aliquando dicitur Gallienus, et adhibitis paucis clam ferro succinctis vesperi per tabernas palabatur et conpita quaeritando Graeco sermone, cuius erat inpendio gnarus, quid de Caesare quisque sentiret. et haec confidenter agebat in urbe ubi pernoctantium luminum claritudo dierum solet imitari fulgorem. postremo agnitus saepe iamque, si prodisset, conspicuum se fore contemplans, non nisi luce palam egrediens ad agenda quae putabat seria cernebatur. et haec quidem medullitus multis gementibus agebantur.
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Ecce homo - Zoroastra
Oeil divin :
aucun
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❝ Une citation qui claque ❞
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Ecce homo - Zoroastra 27656104fd57cd3a85e820b9f0b4c6b9a136722d
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30/06/2024
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Zoroastra
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Zoroastra
Dim 30 Juin - 23:02

Deviens qui tu es

ZOROASTRA
Âge
Apparence : la trentaine
Réel : inconnu

Genre
Apparence : féminin
Réel : inconnu

Race
Apparence : humaine
Réel : inconnu

Faction
Origine : Lucarion

Métier
Philosophe, Chercheuse, Vagabonde, Pélerin, Comploteuse, Terroriste

Potentiel désiré
1,000

Œil divin
Innaplicable

Étiquette de départ
Offert :
[SORCIER]

Scénario - Le Profane :
[Populaire II : Région]
[Dissocié]
[Incognito]
[Orateur]
[Larbins]

Feat
Oeuvre - nom du feat - Zoroastra
Oeuvre - nom du feat - La Chimère

Codes du réglement




Ce que me racconte ton corps

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C'était là...

Ça rampait, ça grouillait, quelque chose d'infâme : immonde noirceur suintant de la terre. C'était là, s'infiltrant contre nos pieds écorchés, pesant sur notre dos rompu, souillant nos mains maculées. C'était dans nos yeux aveugles, ça se glissait sous nos paupières boursouflés - humeur crasse omniprésente - dans nos bouches rendues muettes, dans notre gorge serrée - étouffante. C'était dans notre tête, dans notre crane trop étroit, l'eau noire nauséabonde, qui remplissait notre être, goutte après goutte. Je le sentais, je le sentais douloureusement de chaque cellule de mon être gorgée de limon. J'étais le seul à le sentir. Le seul. J'implorais les dieux de toute mon âme, effrayé. Seul.

Cette folie.

C'était là, depuis Son arrivée.

Elle, venue d'au-delà le désert de cendres, voyageuse venue de terres lointaines, vêtue de quelques modestes frusques et tissus en lambeaux battues par les vents secs, ondulant autour d'elles comme les voiles diaphanes d'un spectre éthéré. Nous l'avions accueilli dans son voyage - son pèlerinage, disait-elle alors - dans notre humble village, lui offrant une halte dans sa longue marche. La plante de ses pieds nues, racornie et noircie par la poussière, suffisait à témoigner de la distance qu'elle avait dû parcourir. Son corps robuste, semblant avoir pris le burin de chacun des pas éreintant qui l'avait mené jusqu'ici, était parcouru de tatouages étranges : comme des lignes sombres, se mêlant, se croisant dans un ballet immobile à la géométrie insensée. Parfois, du coin de l'œil, je jurerais les deviner se tordre et se mouvoir.

Pourtant, le malaise instillé par son apparence inquiétante laissa rapidement place au soulagement général lorsqu'elle ôta sa capuche. En dessous, sa chevelure cendreuse et rebelle retombait sur le côté d'un visage aux traits surprenamment fins, quoi que d'une certaine brutalité naturelle. Ils semblaient avoir été dessinés par un artiste isolé en recherche des secrets de l'âme humaine. Elle arborait presque en toutes circonstances un sourire fin et enjoué, serein et détaché, venant plisser ses joues tachetées de poussière. Son attitude et ses postures étaient marquées d'une nonchalance naturelle, ses pas glissaient sur le sol sans le frapper, donnant le sentiment qu'elle flottait au-dessus de la terre sans que rien ne l'atteigne réellement - ou qu'elle rampait dans la fange, prête à bondir et à mordre. Et parfois, elle changeait, se transfigurait sans crier gare : la nonchalance laissait place à la prestance et la droiture, la légèreté aérienne à la vision perçante et l'ancrage dans le réel, et le manteau du devoir recouvrait un instant les guenilles du pèlerin.

Elle s'adressa à nous, les bras ouverts en signe de paix, de rassemblement, nous observant avec une étrange tendresse depuis les ombres de sa haute stature. Sa voix était grave et profonde comme la caverne de quelque ermite à la recherche du divin. Au fond d'elle résonnait un étrange sentiment de sagesse oubliée. Cette voix, mélancolique, mélodieuse et envoutante comme si elle avait surgi des tréfond de la terre, semblait glisser - lancinante, fascinante - au creux de chaque oreille - intrigante - chaque cerveau - éreintante - chaque âme - terrifiante - s'infiltrant délicieusement mots après mots comme l'eau pure d'une source miraculeuse. Sa seule présence captivait les regards intrigués, une étrange fragrance entêtante mêlant le charbon ardent à la rose sauvage accompagnait son passage comme une hermine royale, tandis que son aura, étrangère à tout ce qui était, attirait à elle les égarés et les reclus à la recherche d'un salut quelconque, d'un destin, d'une réponse.

Et malgré son apparence singulière, malgré tous les fidèles s'amassaient, s'amoncelait, écoutant ses mots libérateurs, buvant ses paroles corruptrices, se noyant avec allégresse dans la démence qu'elle promettait. Et pourtant rien de tout cela n'était ce qui me terrifiait le plus. Ni sa capacité à captiver les foules, ni cette impression prenant ma nuque, ce sentiment persistant d'être face à une abomination contre nature, ni même les blasphèmes ignobles qu'elle proférait, alternant entre avec la douceur de l'agneau et la férocité du lion. Non, ce qui m'effrayait le plus, c’étaient ses yeux.

Deux éclats de verre brisés, plantés douloureusement au creux de ses orbites. Deux iris à la couleur trop froide, brulant constamment d'un feu irréel. Qu'importe l'instant, qu'importe ses sourires ou ses moues de tristesse ou toute la variété de visage qu'elle arborait avec aisance, il y avait toujours cette invariance, comme un rappel dissonant, distordant, que quelque chose n'allait pas. Il y avait en eux cette force magnétique irrésistible qui semblait chercher à extraire, arracher l'âme de votre corps, qui transperçait votre esprit comme une lance d'argent, et décortiquait dans les airs votre pensée sans la moindre pudeur de ses milliers de vrilles vénéneuses. Il y avait cette froide intelligence qui semblait toujours tisser dans les ombres les prémices d'un avenir odieux. Il y avait cette étrange tristesse mortuaire lorsque ses yeux se posaient sur l'abîme qu'était notre terre. Et au-delà de tout ça, au plus profond de son regard inhumain...

C'était là.

Cette folie.

Une flamme spectrale dévorante, couvant au plus profond de son âme, soigneusement - scrupuleusement - dissimulée derrière ses iris miroitantes. Comme en cage, en prison derrière les masques et les attraits qu'elle offrait généreusement au public - au troupeau. Cette flamme froide, inextinguible, semblant surgir des profondeurs du vide entre les étoiles, perpétuellement offrait sa chaleur corruptrice à tous ceux qui venaient s'y réchauffer d'un peu trop près. Elle faisait danser les ombres immondes, dégoulinantes des eaux noires de sa psyché maladive, et recluse au creux de son creuset interdit, simplement, patientait. Car cette flamme-là ne s'éteindrait jamais, pas tant qu'elle n'aura pas consumer le monde entier.

Et tandis qu'elle pose à nouveau sur moi ce regard abject, tandis que je tremble d'effroi sans qu'aucun dieu ne me vienne en aide, elle avance lentement, le pas lent et léger - lancinant, suintant. Elle ouvre ses bras - ignobles serpents noueux - et m'offre son sourire chaleureux - suppurant. Et ses yeux ardents s'ouvrent sur les tréfonds de ce néant qui lui tient lieu d'âme. Alors je ne peux m'empêcher de me demander : ce que je vois dans son regard est-ce donc de la folie...

Ou seulement la Vérité que je suis incapable d'accepter ?



Ce que me cache ton coeur


fdg


Vous ne devriez pas croire tout ce que l'on vous raconte.

J'étais comme vous autrefois. Je menais une vie que j'estimais paisible et honnête. Sans être au-delà des tracas quotidiens, je n'étais pas la plus à plaindre. Je mangeais à ma faim, parfois entourée d'amis ou de proches. J'avais une fonction à la capitale, je me sentais utile, et malgré la petitesse de mon statut dans les rouages de l'administration, étrangement, je m'en enorgueillissais. Je ne prêtais que peu d'attention au monde au-delà de mon existence. La pauvreté dans les rues de Noxa ? La misère au-delà ? Les exilés du monde entier venaient s'échouer ici. Sans être totalement insensible à leur sort, je me disais simplement que je ne ferais aucune différence même si je le souhaitais. Que même si j'y consacrais ma vie entière, rien ne changerait. Et, finalement, je me complaisais dans ces petits mensonges. Ils me permettaient certainement de mieux dormir le soir...

Lucarion est un pays que les Dieux ont oublié. Ici, nos idoles sont mortes depuis bien longtemps. Alors, en leurs absences, la plupart d'entre nous se contentaient simplement d'accepter le vide laissé derrière elles, comme une libération passive de toute morale écrasante. Les autres s'accrochaient à des chimères fugaces, espéraient encore le retour salutaire de divinités salvatrices pour donner un sens à leur existence.

J'étais comme vous autrefois. Je vivais - non, je survivais - sans vraiment me poser de questions. Non pas par naïveté, mais bien par lâcheté. Parce qu'au fond, je savais que les réponses que je trouverais apporteraient avec elles le changement, et que ce dernier me terrifiait. Combien étions-nous à mener cette vie vide de sens ? A nous contenter d'exister sans réellement Être ? A nous conforter dans nos illusions rassurantes pour protéger nos esprits fragilisés face à l'absurdité de ce monde ?

Des milliers. Des dizaines de milliers. Peut-être plus encore.

Lucarion est un pays que les Dieux ont délaissé. Malgré leur absence, il fallait bien avancer. Trouver une voie. Un chemin pour errer dans les ténèbres. Sans véritable espérance à laquelle s'accrocher.

Pourtant, cette espérance, j'ai fini par la trouver au détour d'un hasard, ou bien de la providence. Ou bien était-ce elle qui m'avait rattrapé ?
J'avais déjà entendu parler des Oiseaux de Feu : d'illustres fanatiques totalement allumés, des individus violents et dangereux prêts à embraser la ville si seulement ils en avaient les moyens, prêchant comme des déments leurs messages de haine et de barbarie autour d'eux. C'était du moins ce que l'on m'avait raconté. Ce que l'on entendait parfois dans quelques discussions mondaines et bien pensantes. C'est ce que j'avais appris à penser moi aussi. Pourquoi m'étais-je approchée ce soir-là ? Comme une mite attirée par une lumière trop vive dans les ténèbres, perdue dans les rues de Noxa comme dans mes propres pensées, c'est d'abord un ensemble de voix qui m'arracha à mes rêveries inquiétantes. Elles semblaient enjouées, animées, quelque chose brulait en elles, quelque chose de chaleureux et d'intense - de fou peut-être - comme un brasier inconnu dans cette ville pourtant éteinte. Et parmi ces voix, l'une en particulier se détachait.

Curieuse, je m'approchais au couvert des ombres semblant guider mes pas, et c'est là, pour la première fois, que je vis le masque pâle. La Chimère, debout sur une estrade, prêchait à la foule avec ferveur sa parole, et celle-ci écoutait. Sa voix surplombait l'assemblée comme une main protectrice, ses mots touchaient chaque cœur et y insufflaient quelque chose de lumineux, elle transportait son auditoire médusé et, loin d'appeler à la haine et au mépris comme je le pensais, sa parole appelait au rassemblement et au changement. La seule ferveur que j'y voyais était celle de son idéal ardent de liberté, de justice. Ce que l'on m'avait décrit comme une haine aveugle m'apparaissait à présent comme une colère éclairée, et un désir ardent de prendre en main ce qui nous revenait de droit et nous avait toujours été nié : notre destin.

Face à ces émotions intenses qui s'emparaient soudainement de mon cœur, à ce changement de paradigme brutal, à ces doutes qui ressurgissaient plus virulent que jamais, je me senti submergée. Et, sans demander mon reste, je fis ce que n'importe quelle personne se pensant saine d'esprit aurait fait : j'ai fui. Fuis cette lumière aveuglante qui ne faisait qu'étendre mes propres ombres, qui mettait en lumières mes propres failles, mes aspérités, toute la fragilité du masque craquelé que moi-même je portais. Et je courus me réfugier à nouveaux dans l'obscurité rassurante de mes propres ténèbres. Cette nuit-là, je ne parvins pas à trouver le sommeil : chaque fois que je fermais les yeux, mes doutes comme des démons hideux revenaient ramper autour de moi, leurs griffes infectes tentant de s'approcher de ma psyché vulnérable. Et ses mots continuaient de me hanter, ses questions continuaient de perforer comme un acide les remparts que j'avais érigés autour de mon cœur. Je ne parvenais plus à retirer cette parole de mon esprit.

Les nuits qui suivirent, je retournais dans ces ruelles sombres, à la recherche de réponses. D'abord malgré moi, pensant perdre l'esprit, puis de plus en plus activement, volontairement. Je devais savoir, j'avais besoin de savoir. C'était devenu vitale pour éviter que mon esprit ne chancèle totalement et ne se perde dans le vide.

Mais un soir, alors que j'étais venue, l'estrade avait disparue. La foule n'était pas aux rendez-vous. Sur la placette isolée dans la nuit, il n'y avait que quelques individus, installés sur de vieilles chaises en bois autour d'une table de fortune, partageant un maigre repas dans une ambiance chaleureuse. Ils riaient, discutaient, tantôt avec sérieux, tantôt avec entrains. Ils rêvaient. Et tandis que je les observais de derrière l'angle d'un mur, comme une gamine qui devrait depuis longtemps être au lit, l'une d'entre eux sembla m'apercevoir. D'un geste de la main, d'un sourire affable, elle m'invita à sortir de l'obscurité et m'avancer. Et après une longue hésitation, je pris mon courage à deux mains et m'approcha d'eux, avançant dans la lumière dansante des quelques torches qui éclairaient l'endroit.

Ils se présentèrent comme les plus proches fidèles de la Chimère, suivant ses déplacements, préparant ses oratoires, invitants et accueillant quiconque souhaitait tendre l'oreille à sa parole, ou seulement suivre un instant leur chemin. Ils m'invitèrent à leur table, à partager leur repas, et malgré ma réticence première, je fini par accepter et me senti rapidement plus à l'aise. Le repas était modeste, plus que ce dont je pouvais avoir l'habitude, et pourtant je ne mangeâmes que rarement aussi bien. Et à mesure que ma panse se remplissait et que j'écoutais leurs discussions, ma langue se déliait. J'avais tant de question !

C'est majoritairement avec elle que j'échangeais alors, cette femme qui m'avait invité la première à les rejoindre. Son attitude nonchalante et si naturelle avait quelque chose d'intriguant mais aussi de rassurant : comme si à son contact toute forme de bienséance, de bien-pensance, tous les masques que l'on portait n'avaient plus lieu d'être et pouvaient s'envoler comme poussière dans le vent. Comme s'il ne pouvait rester que la vérité. Elle défiait l'autorité avec subtilité, remettait habilement en doute ce en quoi je croyais dur comme fer. D'une simple question, d'un simple sourire, elle faisait vaciller mes convictions les plus profondes. J'avais l'impression de ne rien pouvoir cacher à son regard scrutateur, comme si elle pouvait lire sur mon corps et dans mon cœur comme dans un livre ouvert. Et alors qu'un à un je perdais les socles fondamentaux sur lesquels j'avais érigées mes croyances, j'en redemandais encore. Je devais savoir.

Dans un silence religieux, les autres se contentaient d'écouter notre échange. Parmi les fidèles, elle avait, sous son air flegmatique, quelque chose de magnétique, de terriblement intense. Là où les autres semblaient chercher, elle prodiguait. Avec calme et assurance, elle dispensait son étrange sagesse, elle qui semblait avoir vécu mille vies déjà, avec ce charme surnaturel qui nous laissait bouche bée. Et pourtant elle n'était ni lointaine ni hors d'atteinte ! Il n'y avait aucun orgueil, aucun regard méprisant, aucune parole médisante. Elle partageait simplement avec nous le fruit de ses réflexions, nous questionnait sur nos avis, nos sentiments, nous partagions nos points de vue. Elle s'adressait à nous en tant qu'individu unique, se mettait à notre place, à notre écoute, et riait avec nous comme on le fait avec une famille. Elle mangeait le même pain, buvait la même eau. Sa compagnie des plus agréable, son humour, sa légèreté aérienne, tout contribuait à la rendre si réelle, si présente, elle m'entrainait toujours plus loin, toujours plus haut, et avec elle naissait au creux de ma poitrine un sentiment que je n'avais encore jamais réellement connu : l'espoir.

Les jours qui suivirent, je retournais retrouver cette joyeuse troupe, de plus en plus régulièrement, avec de plus en plus de joie. Naturellement, je m'éloignais peu à peu de mon ancienne vie. Je laissais derrière moi ce que j'avais toujours pensé être mon devoir, ma sécurité, mon confort. Mes doutes se faisaient moins persistant, ou plutôt, n'alimentaient plus tant cette peur qui paralysait ma pensée et mon jugement. Et je retournais la retrouver, échanger avec elle. Chacune de nos discussions devenaient plus riches de sens que la précédente, alors que j'apprenais à mieux la connaître. Je découvris en elle un être plus cultivé que tous les soi-disant sages que j'avais pu rencontrer. Ses connaissances sur de nombreux et vastes domaines étaient appuyées par une constante curiosité pour ce qui l'entourait : comme une philosophe ou peut être un enfant, elle s'intéressait de tout et de tous. Le monde entier était son terrain d'apprentissage. Toujours en quête de nouveaux savoirs qu'elle gardait soigneusement au creux de sa vaste mémoire à la précision impressionnante, comme si elle cachait derrière ses paupières la bibliothèque de Noxa tout entière. Et pourtant, elle n'hésitait pas à remettre en question ses propres jugements, et se plongeait parfois de long instant dans un silence méditatif, semblant se perdre dans les méandres de sa réflexion.

Et malgré son calme apparent, je ressentais à travers notre connexion la profondeur de son être et la violence de ses sentiments. Et si autrefois cela aurait évoqué chez moi l'effroi, je ne pouvais m'empêcher d'y trouver à présent quelque chose de rassurant, de libérateur. Je ressentais à travers ses yeux la triste mélancolie qu'elle éprouvait face à la misère dont elle avait été témoin. Je percevais au fond de son cœur, malgré toute son étrangeté, cet amour profond et inconditionnel pour le genre humain. Et s'il devait y avoir un sentiment que se rapprochait de la haine, il n'était nullement dirigé vers nous, mais uniquement une rage froide et ardente qu'elle ne portait qu'envers ceux qui, selon ses dire, avaient profané l'ordre du monde et nous avait tous rendu esclaves, pauvres pions sur l'échiquier de leur jeu inique. Oui, la mention du divin était peut-être la seule chose qui faisait ressortir dans son regard cette flamme de rage tamisée, brulant intensément dans les tréfonds de son cœur, la seule chose qui faisait trembler sa voix d'un mépris profond. Mais je savais à présent que tout cela n'était que le prix de l'amour qu'elle nous portait. Ainsi que celui de cette détermination sans faille apte à ébranler les fondations même du monde.

Vous ne devriez pas croire tout ce que l'on vous raconte.

J'étais comme vous autrefois. Accrochée à ces mensonges que j'avais fait miens, protégée derrière les masques factices que je portais, pour éviter de perdre pied face à l'horrible réalité de notre monde. Aveuglée que j'étais par la peur.

Mais aujourd'hui, alors qu'elle monte une fois de plus une à une les marches vers l'estrade, de ce pas toujours déterminé sonnant comme un tambour de guerre, qu'elle ouvre ses bras vers le peuple qui l'écoute, et qu'elle porte à nouveau ce masque - cet ultime masque pâle - ce symbole de notre combat : aujourd'hui ce n'est plus la peur qui guide mes pas, mais l'espoir. Sa détermination est mienne, et la flamme qui brule dans son cœur réchauffe ce qui bat dans ma poitrine.

Lucarion est un pays que les dieux ont rejetés. Mais loin d'être notre fardeau, j'y vois aujourd'hui notre plus grande délivrance. Et alors que dans les cieux, la lumière faiblit, celle, bien réel sur la terre, qui couve dans le cœur des hommes, s'apprête à prendre sa juste place. Cette lumière-là se répandra dans tout Nymlérith, semblable à un feu de joie. Car aujourd'hui, l'humanité pars en croisade afin de reprendre ce qui lui revient de droit, et lui a toujours été nié.

Car aujourd'hui, nous pouvons espérer.



Ce que tes yeux ont vu
Chapitre I
A venir...



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