Fût-il entouré des gardes de son entourage, de riches marchands ou de Qalishi ordinaires, nombre de badauds s'attarderaient sur cette silhouette qui saisirait le moindre regard, au risque de s'attirer l'ire des premiers. Un coup d'œil se suffit pour être agrippé aux rétines par une constellation d'éclats d'or et d'azur, merveilles d'opulence, de statut comme de protection qui ornent les accoutrements du jeune héritier. Ce ne sont les seules richesses de ce jeune prince élancé qui profite d'un regard ambré qu'on jurerait lumineux, riche de vie pour son peuple qui lui associerait des airs félins, tandis qu'il serait perçu par ses détracteurs comme pourvu d'un regard de vipère. Haut comme un Qalishi peut prétendre l'être, nul n'oserait lui rappeler qu'un maigre centimètre le sépare d'une moyenne décrétée par des médecins qui, aussi grands pouvaient-ils être, s'inclineraient de l'obligation de révérence entendue.
Au delà de l'abondance qu'inspire son inclinaison aux dorures arrogantes sont ses goûts vestimentaires qui honorent tant les mœurs que ses charmes; en tout instant et circonstance, il mettrait en valeur son corps, que cela soit désinvolte par une cape courte découvrant au moindre vent un long torse trop souvent mis à nu, fier d'une musculature agile et sèche, ou à la limite de la décence avec des toges rituelles trop souvent échancrées lors des cérémonies dévouées à Berith comme au Père de l'Aube. Dans les affaires courantes et mondaines, il se présentera du premier ordre, cette désinvolture qui conduit tant de pupilles sur ses courbes. Un physique qui jouit d'une jeunesse qu'il s'efforce à conserver, à faire paraître en l'usage des meilleurs produits cosmétiques à sa disposition, parachevant sa beauté d'un khôl distinctif ainsi qu'un sourire envoûteur.



L'arrogance d'un enfant au dessein grandiose. Un héritier, futur Pharaon d'une dynastie qui se veut unie avec leurs frères du Grand Rassemblement. Ainsi, il ne voit les choses qu'avec une simplicité privilégiée par son rang; il les préfère lorsqu'elles vont du bon sens; le sien. Une pareille vie lui a forcé des traits de caractère qu'on préfèrerait modérés chez un souverain en devenir; la vanité, l'orgueil, la certitude infondée et naïve d'une justesse d'âme qui lui accorderait bien des droits auprès des siens et du peuple. Couplé au méticuleux soin qu'il prend de son corps, nombre de conseillers supputent en murmures que l'héritage qui lui est promit ne devrait arriver trop tôt, au risque que s'assombrisse l'horizon et s'assèchent les oasis, que le sang revienne tâcher griffes et lames. Bien des messe-basses qui se veulent tarir son image à travers le désert, mais dont chacun se sait sage de ne proférer en sa présence, rumeur étant que ceux l'ayant osé furent tués par les Lances du Soleil.
Toutefois, les sermons de sa mère  le Pharaon Atra-Hasis II ne permirent au jeune homme de se satisfaire d'une oisiveté pérenne. L'entraînement martial et militaire imposé dès son dixième anniversaire s'est combiné à un enseignement royal où s'ajoutaient aux matières ordinaires les projets sociaux, politiques et religieux de la Dynastie dans un temps d'unification où leur monde changeait, au défi de mélanger leur culture à celles du Grand Rassemblement. De cette manière, l'insouciance et la cruauté d'une jeunesse dorée au sommet s'oppose au savoir vivre, aux coutumes et à l'éthique espérés d'un suzerain, qui en la présente se voue à une introspection régulière et conflictuelle entre ses devoirs et ses désirs, sa façon d'être. Une conscience chétive s'est formée, un caractère qui se doit d'être mit à l'épreuve du monde réel.
Ces défauts ne font de lui un asocial invétéré. En effet, une curiosité sans fin l'accompagne nuit et jour, un rêveur qui souhaite découvrir le monde et ses peuples afin de s'abreuver d'histoires, d'arts et d'expériences aussi diverses et nombreuses soient-elles. L'ennui est l'un de ses cauchemars et quiconque saura raviver son intérêt obtiendra de lui les plus beaux aspects de son être, c'est ainsi qu'on le retrouve souvent à l'Oasis de Shamedar en compagnie variée d'hommes-bêtes et d'humains de différentes lignes de métiers; arts, services et armées. Il insiste également pour que les intérêts politiques lui soient amenés avec panache, ou au moins qu'ils succèdent une prestation, une performance captivante ou une offrande de bon goût se devant d'être promise pour cultiver l'attention de l'Héritier aux sujets qui n'abordent ses projets.



«Mon fils, mon héritier. Entends-nous; l'âme d'un homme se fatigue à la fascination d'effigies illusoires et plaisirs factices. Le dessein qui t'incombe t'interdit de t'égarer aux phantasmes, quand un million d'âmes mesurerons ta valeur.» - Le Pharaon, à un Prince rebelle.

Il n'était pas l'unique, mais par l'implication certaine d'un démon de la malice, il fut le premier à naître dans une famille au pouvoir aussi puissant que leur responsabilité. Il n'avait encore conscience d'aucune chose qui soit que le monde s'assombrit, implantant dans un esprit innocent la peur indescriptible d'un monde en proie aux ténèbres, à l'absence des dieux. C'est l'apostrophe d'un parent, annonçant la disparition du phare des cieux, qui conduit sa famille aux abords d'un large belvédère, perchoir privilégié de la Pyramide Éternelle pour constater l'effondrement de l'espoir au sommet du monde. Des bras de sa nourrice, Theles abandonnait l'amnésie infantile pour un cauchemar qui n'avait rien d'irréel. Une phobie qui inspira une conviction des plus innocentes, trouvant son idéal dans un soleil irradiant et bienveillant; devenir une étoile, un astre resplendissant qui n'autoriserait pas qu'on strangule l'amour ni l'espérance.

Transparent dans ses idées de jeunesse, Theles assista assidument à la tutelle de nombreux prodiges dès l'enfance, des hommes et des femmes ayant parfait la méthode et la pratique de leurs instruments, de leur corps, de leur ingéniosité, découvrant à cette époque sa sympathie pour les arts du spectacle, qu'ils soient musicaux, théâtraux ou sportifs par les prestations d'athlètes renommés ou bien de duels amicaux de soldats, sachant toujours parier sur la victoire d'un des puissants des Lances du Soleil lorsque l'un d'eux s'engageait dans une pareille démonstration de maîtrise. Il voulait en être, plus encore, il désirait les surpasser chacun, même lorsqu'il s'agissait d'un expert homme-bête qui, de sa part animale, exerçait une performance exclusive; lui aussi aurait des ailes, des ailes d'or magnifiques. La naïveté adorable d'un jeune garçon.

Approchant ses dix ans, il s'était rendu doué de maints instruments locaux comme d'autres pays, bénéficiant d'un droit du sang tel que convoquer des artistes étrangers à la cour du Pharaon n'était que l'affaire d'une sommation à quelques courriers, tout comme importer le matériel d'usage. Il excellait déjà aux danses Qalishi, tout en s'intéressant aux pas des peuples de Meridiem dont il chérissait tant l'assurance des hommes que la grâce des elfes, tant et si bien que son cœur dû s'endeuillir de ne pouvoir s'investir dans ces traditions. Pour cause, il était temps pour l'Héritier de s'abreuver des connaissances qui feraient de lui tant un champion qu'un dirigeant, à cet effet, sa mère ne ménagea pas ses émotions lorsqu'elle l'obligea à participer aux entraînements de leurs élites, où ses gardes seraient tant ses camarades que ses maîtres, avec pour sûr un dévoué maître-d'armes afin d'harmoniser son éducation et sa progression. À l'apprentissage des politiques sociales, judiciaires et religieuses, il ne s'agissait de nulle autre que sa mère, l'estimé Pharaon, accompagné de conseillers triés sur le volet; du lot, seuls ceux ayant prouvée une dévotion totale envers la régence de la Dynastie ne risqueraient pas de couper les ficelles liant la mère au fils. Il n'eut de formation commerciale, car elle jugea que cela ouvrirait la porte à ses loisirs déjà trop envahissants, exerçant plus radicalement son autorité sur l'héritier pour le former. Les souvenirs d'un héros, l'oncle, le petit frère d'Atra Hasis II, cohabitaient dans l'esprit de cette dernière avec ses ambitions pour son enfant, lui portant préjudice durant nombre d'années malgré de bonnes intentions.

Passé l'adolescence, son corps et son esprit avaient endurés autant d'épreuves qu'il en fallait pour le juger digne de porter un nom au combat, de commander des hommes comme de régler les différents sous le regard des dieux. Il était prêt, s'assuraient maîtres, combattants et conseillers, mais le Pharaon insistait autrement. Encore. Le jugement impérial était sans appel, le prince demeurait imparfait aux yeux inquisiteurs de sa génitrice. Quand bien même l'éthique se voulait intacte et que l'aimabilité du Prince ainsi qu'un charme récemment acquis réconfortaient son entourage, il y avait bien une peine qui embrassait le regard de Theles lorsqu'il avait rejoint ses quartiers, un malaise qui trouvait refuge auprès d'estimés amants, partages d'idées et performances, rêves et autres illusions qui faisaient battre le cœur de la jeunesse, ainsi que des réflexions dans ces moments vulnérables. Depuis quelques années, il retrouvait en secret diverses personnalités, récupérant aux heures vespérales ce qu'il chérissait tant; l'art, sous toutes ses formes. Il développa un goût pour la magie, et à son grand dam, l'aussi jeune sorcier qui lui apprit, car rien n'est caché aux yeux du Pharaon dans sa pyramide.

La sorcellerie, entre autres domaines, était l'un des grands pouvoirs cultivés par sa mère. Depuis l'extinction des cieux, les pouvoirs magiques étaient pratiqués en l'absence d'œil divin et elle était l'une des plus grandes manipulatrices de ces énergies ésotériques. Si son fils devait étudier ces sources de puissance, il le ferait selon ses règles, de fait, le jeune sorcier fut discrètement rejeté, tout comme d'autres connaissances en commun qui eurent jusqu'à présent le droit par omission de rejoindre les quartiers du prince. Non seulement privé d'un mentor, une émotion naissante fut tuée dans l'œuf, donnant plus de rancœur à un fils qui cachait déjà ses loisirs, du moins le pensait-il.

Ce qui sommeillait en lui ne pouvait être annoncé, ni même pensé en présence de sa génitrice; Theles cloisonna son cœur des mois durant et se focalisa derechef sur ce qu'on attendait de lui, mais une telle gangrène florissait dans sa poitrine qu'un jour, il abandonna la pyramide, suivi de quelques gardes dans une caravane vers l'Oasis. Les discours et les sermons ne suffisaient plus à le faire se résigner plus longtemps et il demeura dans cette ville métamorphe et multiculturelle quelques semaines. Pas assez pour tisser des liens concrets avec la populace, mais bien assez pour se faire quelques ennemis; quant à la Pyramide il était un homme privilégié, ici, il était parfois rattrapé par ses mots qui n'allaient pas dans le sens du poil des habitants. Ses gardes eurent la nécessité de réprimer quelques badauds en colère à plus d'une reprise, blessant quelques uns à l'occasion, suffisamment pour créer une vague rumeur d'un incompétent trop oisif.
Un courrier lui porta un jour la sommation de rentrer, mais aussi une curiosité qui sut le rendre perplexe; des copies de pages d'un grimoire d'incantations. Le Pharaon rappelait son héritier, mais la mère motivait son fils. C'était l'assurance qu'il ne reviendrait pas à l'Oasis avant des mois, sinon des années, mais après tout, il n'y avait pas retrouvé son sorcier, alors, il obéit. Son absence résonna sans doute dans le cœur de sa mère, mais vis-à-vis de leurs devoirs à chacun, il avait fait une erreur, et le fait que certains homme-bêtes aient été blessés rajoutaient du sel à la plaie. Les concernés furent dédommagés, et la rumeur ne gagna pas plus d'ampleur, évitant le scandale.

S'en suivirent quelques années où le contrôle était garanti par une transaction implicite de savoirs magiques et d'entraînements en échange d'une bienséance, retrouvant sa routine et grâce à ces activités partagées, ils purent engager sereinement des discussions dissociant leurs rôles de leurs relations de mère à fils, de Pharaon à Héritier. Il réalisait qu'elle n'avait jamais eu tort, et qu'en quelque sorte, sa formation était incomplète et il ne désirait plus être qualifié d'incapable. Alors, il laissait le moule faire son office, gagnant en maturité sous la supervision du Pharaon tout en apprenant formules et sortilèges aux côtés de sa mère, capable de commander aux énergies et à la matière dès ses vingt-deux ans; s'il n'était pas un prodige en quoi que ce soit, il avait au moins le don de se donner corps et âme en tout ce qui le passionnait, l'inspirait. Il en ferait son art.

Un jour lui fut présenté par l'une de ses accointances un architecte, introduit comme homme doué de nombreux talents s'étendant du chantier à l'intérieur des bâtiments qu'il construisait tant en granite qu'en roche calcaire. Séduits l'un et l'autre sur un projet ambitieux, ils conclurent de s'atteler à la réalisation de plans de construction sur plusieurs semaines, imaginant un lieu d'éducation, de performances et de délices hétérogènes. À la progression de cette affaire, d'autres suggestions naquirent en l'esprit du Prince dont l'inspiration vint d'un ordre nouveau du Pharaon; il avait auparavant causé du tort à l'union, et comme il serait bientôt libre de toutes contraintes, il se devait impérativement d'évoluer ses capacités à communiquer avec le peuple sans abuser de son prestige ni de son autorité; soutenir le lien entre les Qalishi et les Hommes-Bêtes qui s'était établit des années auparavant. À charge, il était missionné d'améliorer leurs relations, de maintenir la stabilité. Ce projet jusqu'alors tapis d'intimité allait être son ouverture à ce monde.

Sous l'autorisation de la régence cette fois, il fit route vers l'Oasis de Shamedar où il retrouverait tant ses loisirs d'arts qu'exercerait son devoir, accompagné de quelques amis, d'un grimoire royal d'incantations et de son architecte. Les pouvoirs qu'il avait élaborés lui permirent, une fois sur place, de commander aux souterrains et au sable, faisant s'élever du sol les colonnes, murs et fondations d'un cabaret conjoint à un internat, collège d'éducation musicale autant que d'arts et métiers, auquel ses merveilleuses connaissances pourraient apprendre à des récipients d'hospices et de mécénat les belles choses de la vie. Cet internat fut ouvert prématurément, profitant des richesses du Prince pour subsister se faisant sans générer le moindre profit encore, car il misait sur un rendement ultérieur par les individus inscrits, tant dans le cabaret qu'auprès d'entreprises appartenant à la Dynastie ainsi qu'à leurs partenaires. Plus qu'à la populace ordinaire, Theles accompagné de Lances Solaires explorait les marchés aux esclaves, questionnant la marchandise sur leurs espoirs, leur imaginaire, leurs passions. Sans discrimination de race et tribus, il acheta, et achète encore à ce jour maints esclaves formés à son internat, tandis que d'autres déjà doués d'instruments ou de métiers, étaient aussitôt engagés au cabaret ou envoyés travailler là où leurs talents étaient mis à l'emploi. Tant scandaleux, ambitieux que généreux, de nouvelles rumeurs bonnes et mauvaises virent le jour; il faisait bel et bien travailler tous ses esclaves, y compris ceux en plein apprentissage, escomptant de chacun qu'ils atteignent la maîtrise de leur art avant de leur rendre leur liberté. On raconte également qu'un esclave aurait disparu au moment où le Prince eut acquis un œil divin, dans des circonstances encore mystérieuses mais en proie à nombreuses théories, du crime sous immunité au cadeau d'un envoyé des dieux.

À ce jour, ce cabaret ainsi que son école sont l'un des rares bâtiments à l'Oasis de Shamedar, renforcés chacun par cet œil divin complémentant les pouvoirs du Prince, où se rencontrent maintes personnalités pour assister à des spectacles, comme se proposer à l'éducation ou décrocher une place dans l'internat, entre autres commerces qui trouvent en ce lieu une place idéale pour marchander, sympathiser, profitant d'une ambiance toujours portée sur les prestations artistiques.

Mû par une quête éternelle d'approbation de sa souveraine, notre jeune éphèbe se lance dans une forme fantasmée de "philanthropie". Trouvera-t'il un moyen de gagner le respect tant désiré de sa mère, ou peut-être même plus... Les réponses ne tarderont pas à se dévoiler, car...

Tu es validé !

Bienvenue à toi sur Mirror of Magic, où l'accès à la divinité géo semble parfaitement convenir à celui qui règne sur un désert, un véritable chantier à ciel ouvert ! Il ne te reste plus qu'à gravir l'une des montagnes les plus hostiles pour accéder au statut divin et prouver à Atra-Hasis que tu es digne de ta succession... À moins que d'ici là, tu ne décides que cette position est trop dépassée pour toi !

Penses à faire ta fiche technique pour pouvoir combattre librement, sinon, tu peux aussi très bien rechercher des partenaires pour tes premières aventures. Mais c'est toujours mieux avec la fiche technique, ça donne plus de libertés concernant tes capacités et puis...

Tu as un gain de potentiel avec cette validation !

Ainsi tu commences l'aventure avec 1000 points de Potentiel et +200 en bonus, ce qui te fait un total de... 1200 !

Bravo, et bon shopping pour tes étiquettes !