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A coeur d'or, prison dorée
Une fois de plus, la matinée devait s'achever sans fantaisie. Aux heures dédiées à l'étude, s'étaient alors succédées les leçons d'économie, de droit et de géopolitique. Des enseignements qu'Adrian avait subi très studieusement, sans émettre ni plainte, ni objection. C'était que l'enjeu était à la mesure de son sacrifice. Son statut de Prince Héritier ne lui laissait que peu de choix dans ce que son emploi du temps devait comporter d'obligations. Pourtant, la tête du demi-elfe se couronnait aujourd'hui de pensées rêveuses. Elle s'abandonnait à quelque songe dont l'allure séditieuse voulait le séduire, tandis que son regard s'évadait vers les jardins inondés de soleil.
Le temps était si beau. A l'heure du déjeuner pourtant, devrait-il encore se résoudre à demeurer enfermé derrière les portes closes du château. Prisonnier de sa condition et esseulé, quand bien même une ribambelle de serviteurs n'avait que le souci de son bien être. Mais la grande table de banquet, une fois de plus, resterait vide de convives. Le Roi de Méridiem et son épouse se trouvaient de plus en plus occupés, maintenant que leur plus jeune fils s'était révélé comme le porteur d'un oeil divin présumé unique. Il était en danger, tout le monde s'accordait pour le dire tandis que les nations du monde entier en venaient à considérer sa "bonne fortune" comme une injustice à réparer. Alors combien étaient-ils à vouloir sa mort ? A en croire ses parents, tout le monde (ou presque) n'aspirait plus qu'à le voir disparaître. Sa vie était menacée où qu'il se trouve. Tout du moins l'affirmait-on en même temps que l'on réduisait ses libertés à peau de chagrin.
Un lourd soupir s'échappa des lèvres pincées du prince. Ses très jeunes années lui manquaient. L'insouciance avec laquelle il pouvait alors aborder le monde sans avoir à rougir de sa naïveté lui paraissait trop lointaine. Pourtant le fait demeurait qu'Adrian était un idéaliste. Incapable de considérer le mal autrement que dans l'imaginaire d'un collectif pessimiste, il voyait le bien en toute chose et en tout être. Sans doute était-ce là ce qui inquiétait tout particulièrement son entourage. Un autre soupir échappé de ses lèvres alerta cette fois son précepteur.
"Son Altesse Royale se trouve-t-elle ennuyée ?" Risqua l'historien, tandis qu'Adrian gardait son regard porté vers l'extérieur.
"Non point Finch. Je vous en prie, continuez."
Et l'érudit de reprendre son exposé, avant de s'interrompre une nouvelle fois en voyant l'héritier du trône quitter son siège.
"Votre Altesse ?"
"Continuez Finch, continuez."
Se précipitant presque jusqu'à la porte, Adrian en attrapa la clenche avant que les domestiques ne puissent réagir. Ainsi porté par le volontaire de son pas décidé, il quitta la pièce pour prendre la direction du carré d'entraînement. Cela faisait bien trop longtemps qu'il n'avait eu le loisir du passer du temps avec son aîné et Adrian entendait bien y remédier. Il se pressa et accéléra encore, pour n'avoir pas à justifier de son caprice, mais rapidement les murmures surpris des personnels du château s'élevèrent dans son sillage pour commenter son échappée. C'est ainsi qu'il arriva à portée de la cour dédiée aux faits d'armes, presque en courant sur la coursive de pierre qui surplombait les mannequins gonflés de paille qu'il avait eu l'occasion d'affronter quelques fois.
"Dante !" Il appela une première fois, sans parvenir à couvrir le bruit des armes qui s'entrechoquaient en contrebas. "DANTE !" Sa voix s'éleva plus fort, mais les gardes chargés de sa sécurité déjà s'organisaient pour le reconduire dans le palais.
"Votre Altesse, vous ne pouvez demeurer ici. Nous allons vous escorter jusqu'à vos appartements."
La contrariété acquise à ses gestes, le demi-elfe chercha à échapper au cordon protecteur qui se formait pour le ramener à l'intérieur.
"Il suffit ! Je m'en vais seulement passer du temps avec mon frère !" Se défendit le jeune prince cependant qu'il appelait une nouvelle fois. "DANTE !"
L'ainé Hresvaelgr était comme à son habitude à l'entraînement, même si il avait une plus grande liberté que son jeune frère il disposait quand même d'obligations également, notamment celle de ne pas faire honte à l'héritage de son père.
Pour cela il fallait toujours qu'il soit un guerrier digne, pas juste un beau prince bien habillé qui laisse tout faire à ses domestiques et se contenterait de marier une belle femme et faire perdurer la lignée.
Cependant pour cette leçon d'aujourd'hui, sa forme semblait plus irrégulière que la norme à laquelle il était habitué, le maître d'armes ne cessait de lui faire des remarques appropriées ce matin.
Ce maître d'arme, d'origine elfique et au vrai nom imprononcable était surnommait plus simplement Zakn. C'était un grand guerrier en son temps maintenant âgé mais qui avait largement l'expérience et la technique pour entraîner des jeunes sôts jusqu'à ce qu'il tombe en poussière ou s'en lasse. Il avait aussi été un instructeur pour le Roi et la Reine il y'a des décennies de cela, en tant que personne il était très sérieux et taciturne.
Dante n'arrivait pas trop à se concentrer, son esprit était ailleurs, occupé par des évènements récent il portait toujours la légère blessure à son cou à cause de la démonstration d'Asta, bien qu'elle disparaissait petit à petit.
Cette Halogienne bien particulière hantait son esprit, et notamment ses paroles à propos de tentatives d'assassinats sur Adrian ainsi que l'invitation qu'il avait bien entendu acceptée.
Son esprit tourmenté lui fit défaut alors qu'il se mangea un coup de sabre en bois dans le ventre et s'écroula presque à terre, alors à genoux c'était là la signal pour faire le vide dans son esprit et repartir de plus belle dans un combat d'entraînement effrené.
Pour le maniement des armes Dante Hresvaelgr avait toujours été un cran au-dessus de la normal, mais il avait tendance à trop en faire. Même lorsqu'il faisait le vide dans son esprit le maître d'arme savait exploiter la faiblesse qu'était son hubris.
C'est alors que de vives voix interrompirent le combat, du moins dans l'esprit de Dante qui fût interpellé par la voix d'Adrian, l'effet surprise lui faisant battre le coeur plus fort alors qu'une fois de plus distrait il allait se prendre un coup de sabre de bois bien placé.
Mais en entendant ce qui semblait comme un appel au-secours de son frère et avec le contexte des informations récentes tournant dans son esprit il esquiva le coup sans réelle intention, s'extirpant du combat pour se diriger à l'encontre de son frère qui était alors ramené de force par les gardes. Le maître d'arme commenta d'un soupir, observant le dénouement.
D'un pas rapide le prince bâtard atteignit le petit attroupement et posa sa main avec une certaine fermeté sur l'épaule d'un des soldats, visiblement dans un état d'esprit presque second il parvint tout de même à se reprendre face à un homme innocent qui ne faisait que son travail.
Seul Adrian pouvait savoir que ce n'était que des paroles en l'air et qu'il n'en dirait rien, cependant les gardes eux se reculèrent et s'excusèrent avec militarisme auprès du Prince Héritier et du Prince bâtard, ils se repositionnèrent plus loin dans le couloir, car il aurait été tout de même peu avisé de ne pas surveiller les deux frères, même avec la présence du maître d'arme de la famille royal.
La situation calmée, Zakn attendait calmement dans le fond de la cour d'entraînement. Il se contenta d'une révèrence silencieuse et polie pour Adrian et hocha simplement la tête pour Dante, puis il leur tourna le dos pour vaquer à d'autres occupations, comme entretenir les armes d'entraînement.
Dante observait son frère, silencieusement, l'ainé n'avait pas forcément l'air dans son assiette mais la moue neutre se transforma en petit sourire taquin alors qu'il donna une petite tape à l'épaule de son cadet.
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S'il avait été malévole ou gouailleur, Adrian aurait pu moquer les gardes. Leur tirer la langue ou les singer, cependant qu'ils retournaient à leur poste sans avoir l'occasion de le reconduire dans ses appartements. Mais le jeune prince n'avait jamais eu le coeur malveillant. Naïf et trop amène, il ne prenait pas le temps de ces bassesses. Il n'y songeait pas même tandis que son pas enjoué l'amenait à sautiller en direction de son frère. Ah ! Quel plaisir il avait à le voir ! Dante, le premier né de la famille, son aîné et très certainement son seul ami ici, au coeur du palais royal.
Adrian lui vouait une admiration toute élémentaire. Presque infantile, quand ses yeux d'or en venaient à briller d'émerveillement pendant qu'il l'observait tenir la dragée haute aux meilleurs guerriers du royaume. C'est que Dante était un combattant d'exception. Sa maîtrise et la facilité avec laquelle il se trouvait capable d'appréhender les situations martiales parfois les plus défavorables, laissaient son cadet ébahi. Adrian n'avait pas, ni sa technicité, ni non plus son habileté. A être parfaitement honnête, le Prince Héritier n'avait pas grand chose d'un belliciste. Il savait évidemment tenir une épée, se déplacer dans un carré d'entraînement et effectuer quelques passes d'armes avec brio, mais il manquait d'instinct guerrier. Un comble pour celui qui se trouvait être le fils légitime d'Aragoras, l'homme le plus fort du monde.
Cependant et quand bien même Adrian sacrifiait aux entraînements de manière régulière, le demi-elfe tenait bien davantage de sa mère que de son père. Il était doux, calme et quelque peu rêveur. Son physique élancé et ses traits effilés lui dessinaient l'allure délicate, presque fragile, quand ses manières tenaient du grâcieux. Adrian aimait lire. Il appréciait la musique et pouvait passer de nombreuses heures à jouer de son violon. Sa sensibilité exacerbée par l'exercice aidait à sa maîtrise, cela ne faisait aucun doute et le fils héritier d'Aragoras se distinguait alors comme un artiste.
D'aucuns auraient pourtant réfuté cette analyse. Adrian était avant tout un érudit. Curieux et volontaire, il avait engrangé de nombreuses connaissances. Un savoir qu'il lissait de pensées candides pour très doctement ignorer les sombres détails de l'histoire du monde. Dans l'univers du demi-elfe, le mal n'avait valeur que de repoussoir. Il était placé au premier plan d'un récit pour mettre en valeur l'idéal chevaleresque qu'il embrassait avec force et conviction. Ainsi, il ne servait qu'à faire-valoir les mérites d'un comportement vertueux.
"Dante !" Ravi de voir son aîné, le plus jeune des Hresvaelgr ne prêta pas d'abord attention à la mine sombre de son frère. Il lui sourit, tout en recevant sa tape fraternelle et s'enhardit à lui rendre la pareille. "J'avais envie de te voir. Passons un peu de temps ensemble, veux-tu ? Cela fait bien trop longtemps que nous n'avons pas eu l'occasion de n'être que nous deux."
L'idée semblait le ravir, mais un rapide coup d'oeil en direction du maître d'armes qui l'avait salué à son arrivée, amena Adrian à plisser les lèvres. Enfin, je ne veux pas nuire à ta formation. Je sais comme tout cela est devenu plus... Exigeant.
Il avait lâché ce dernier mot dans un presque soupir. Depuis la Nuit de l'Espoir tout semblait plus compliqué, difficile et même problématique. Lui ne pouvait plus faire un pas sans qu'un bataillon d'hommes armés n'en vienne à le suivre. Quant à Dante, ce dernier avait été encouragé - pour ne pas dire sommé - à parfaire sa maîtrise d'armes. Une presque folie s'était ainsi emparée du palais meridien et les deux princes en avaient probablement pâti, chacun à leur manière.
"Mais prends donc un moment pour marcher avec moi. J'ai besoin que tu me dises de tes nouvelles." Adrian glissa un bras à celui de son frère pour se porter jusqu'à lui. Le sollicitant d'un regard, il lui adressa un espiègle sourire, avant de chuchoter. "Un petit écureuil m'a rapporté que tu avais été très occupé ces derniers jours. Est-ce là ce qui contribue à rendre ta mine soucieuse ?" Il dodelina du chef et pinça les lèvres cependant que ses yeux détaillaient la silhouette de son frère. "Tu as l'air éreinté et... Tu es blessé." Il grimaça tout en portant sa main libre à son cou. Ne me dis pas que c'est à cause de Zakn, sinon... Nous pouvons le prendre à revers et le lui faire payer. J'ai un peu de pois de mascate dans ma poche." Son sourire s'élargit aussitôt qu'il prononça ces derniers mots. Adrian n'était évidemment pas sérieux. Pour autant, l'idée d'attaquer le maître d'armes avec un peu de poil à gratter semblait tout particulièrement l'amuser.
Dante resta silencieux un moment à observer son frère de ses yeux perçants, il pouvait voir la fatigue et une pointe de joie en moins dans les manières de son petit frère. Il reconnaissait bien là les conséquences des mesures de sécurité plus importantes qui entouraient le futur roi de Meridiem doublé du possesseur d'un oeil divin unique.
Il avait quand même l'air d'aller bien, il hocha simplement la tête lorsqu'Adrian lui demanda de passer du temps supplémentaire ensemble, cela lui faisait plaisir alors il caressa les cheveux de son frère avant de les ébouriffer pour l'embêter.
Le fils bâtard observa son cadet lui prendre le bras comme il le faisait quand ils étaient plus petit, ça passait facilement quand ils étaient plus jeunes mais il trouvait que ça avait un aspect très féminin avec l'âge d'Adrian et son aspect androgyne. Il lui traversa une pensée ridicule d'imaginer son père faire la même chose, mais il était certain que le jeune prince ne ressemblerait jamais exactement à leur père, plutôt à sa version jeune qui ornait pas mal de statues en Meridiem, avec ses gênes d'elfes il aurait ce visage pendant très longtemps pendant que Dante lui serait alors tout vieux et grisonnant, voir peut-être même mort.
Il secoua la tête et se changea les esprits, décidant de répondre un peu plus aux questions de son frère qui semblait s'intéresser à sa fatigue apparente et la blessure à son cou.
Sans préciser d'avantages la phrase était assez ambigue, on aurait même pu croire qu'il parlait d'une aventure torride d'une nuit au quartier rouge alors qu'il évoquait subtilement le récit d'un combat.
Le ton utilisé dans sa dernière remarque semblait plus être sur le ton de la rigolade que du sérieux mais il y avait une pointe de vérité, Adrian avait bien grandit.
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Loin de se figurer les questionnements qui pouvaient assaillir la pensée de son aîné, Adrian gardait son bras accroché à celui de Dante. Son pas lent et mesuré voulait alors les guider vers un endroit plus calme, pendant qu'il prenait la direction des jardins royaux. L'occasion de passer un peu de temps avec son frère était trop belle et bien trop rare désormais, pour qu'il envisage de la gâcher par quelques considérations inutiles.
D'ailleurs, si son physique pouvait prêter à confusion, Adrian ne s'identifiait jamais autrement que comme un homme. Et s'il ne prêtait que peu d'attention aux femmes, c'est que les affaires de coeur ne se classaient pas au rang de ses priorités. En réalité, à l'heure où son quotidien se trouvait entièrement chamboulé par ce que le ciel lui avait offert de devenir spécial, le jeune Prince comprenait son avenir incertain. Il voulait alors comprendre son présent, avant d'imaginer ses lendemains.
"Que veux tu dire, lorsque tu affirmes que cette femme est particulière ? J'entends qu'elle t'a blessé. Est-ce donc une habitude qui doit marquer tes préférences ?"
Tout en continuant d'avancer, Adrian glissa un regard en direction de son frère. Ils étaient aujourd'hui de tailles presque égales, mais Dante conservait un physique plus athlétique que son cadet. Là où ses muscles sculptaient sa carrure robuste, le demi-elfe avait l'allure plus élancée et filiforme. Une silhouette effilée dont les membres fuselés contribuaient à dessiner son apparence androgyne.
"Sans doute ma question se trouve-t-elle déplacée. J'admets néanmoins me sentir à présent tout particulièrement curieux. Pour autant, ne te sens pas forcé de répondre à mes interrogations. Reste qu'une Halogienne..." Il plissa les lèvres, avant de laisser ses derniers mots se muer en une profonde inspiration. "... Notre père ne mène-t-il pas une guerre contre cette nation ?"
Adrian avait choisi ses mots avec soin. Lui ne se sentait pas en conflit avec les autres peuples du monde. Il voyait Nymlerith d'un oeil de rêveur et s'imaginait la prospérité de tous dans l'établissement d'une paix universelle. Un voeu pieux qu'il s'osait parfois à partager avec son frère, tandis qu'il se forçait à taire sa pensée idéaliste en présence de leurs parents.
"Raconte-moi donc cette affaire, pour que je puisse un peu m'évader de mon quotidien."
Un sourire lové au coin de ses lèvres, Adrian dodelina du chef pour encourager son aîné à la confidence. Il le faisait sans malice, sinon celle de partager un moment de pure complicité avec son frère. Parce que le jeune Prince s'imaginait la vie de Dante bien plus trépidante que la sienne. Il pensait ses jours rythmés par l'aventure, alors que lui - l'héritier du trône - demeurait cloîtré dans le palais, coincé entre les livres poussiéreux de la grande bibliothèque ou seulement rivé sur le siège d'un cabinet d'études.
A COEUR D'OR, PRISON DORÉE (feat Adrian)
Dante Hresvaelgr
Comment ça une habitude qui marque mes préférences ? Qu'insinues-tu ? Attention je vais finir par croire que tu discutes avec Mère en cachette autour d'une de tasse de thé de qui partagerait ma vie.
Dante avait sous-estimé la curiosité de son jeune frère. Il l'avait pourtant observé des années auparavant, et même si dans ses plus jeunes années ça semblait passager le futur roi n'avait rien abandonné de ses manies de s'informer des faits et gestes de sa famille. C'était sûrement un trait qu'ils avaient tout les deux hérité de leur père qui était secrètement un papa poule mais qui se détachait un peu depuis que ses enfants avaient atteint l'âge adulte, à l'exception des récents évènements autour d'Adrian.
Dante Hresvaelgr
Soit, je n'ai rien à te cacher de toute façon, tu l'aurais su tôt ou tard. Disons que c'était un diplomate de la faction adverse, mais il semblerait que Père n'avait pas pris tant que ça au sérieux car il m'a envoyé pour s'en occuper, signe qu'il ne s'attendait pas une seule seconde à ce que cette diplomate pouvait nous apporter des choses intérresantes. Mais il s'avère que si, alors finalement je vais bientôt me préparer à m'en aller et la rejoindre pour continuer les échanges chez elle. Pûrement diplomatique bien sûr. Et pour la blessure on va dire que les Halogiens sont très démonstratif ?
Dante ne voulait pas mentir à son frère, alors l'omission serait son plus grand argument, tout le reste était pour l'instant la vérité pure si on ne creusait pas plus.
Il avait tout de même laché sur la table qu'il allait se rendre en territoire Halogien, ce qui signifiait son absence pendant un petit bout de temps.
Mais il n'en pensait rien car il n'était pas rare que le prince bâtard soit envoyé un peu partout en Nymlerith, il ne représentait pas autant de symbolisme que son frère mais il était tout de même un personnage capable d'assurer des échanges politiques ou diplomatiques.
Comme Adrian était à son bras, le rouquin menait plus ou moins la marche désormais bien qu'il avait compris l'intention de son frère de se diriger vers les jardins royaux.
Bien entendu ils ne couraient pas alors cela prendrait un petit moment car le chateau était plutôt grand, il fallait traverser plusieurs couloirs et passer plusieurs portes, sous les yeux de gardes et domestiques prêts à répondre à l'appel du jeune prince héritier à tout moment !
Sans parler des gardes royaux, l'élite discrète que même lui avait du mal à repérer dans le château et que même son autorité ne saurait empêcher de faire leur devoir. Car ils étaient plus des sortes de super nounous répondant aux exigeances de leur chef, ce dernier étant un être mystérieux qui ne correspondait qu'avec le Couple Royal et dont l'identité restait bien secrète. Une mesure pour semer espions et autres assassins mal intentionnés.
Ils arrivèrent finalement à l'entrée de ces fameux jardins, comme d'habitude les jardinières attitrées surveillaient et entretenait ce petit bout de paradis sur terre, leurs oreilles pointues sous leurs chapeau de pailles trahissant leurs origines elfiques, car qui mieux que les elfes pour créer et entretenir un Jardin digne de ce qu'on pourrait retrouver au pied même d'Ul'atarax ?
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Tout occupé à écouter son aîné, Adrian n'avait pas envisagé ses révélations malplaisantes. Pourtant, l'idée de voir Dante quitter le château pour se rendre en Halogia lui fit l'effet d'un coup de fouet. Le jeune prince stoppa sa marche et ce faisant, il obligea son frère à s'arrêter à l'entrée des jardins royaux. Ses lèvres pincées et les sourcils soudainement froncés, Adrian libéra le bras du combattant pour se tourner vers lui.
"Tu pars ?"
La question sonna presque comme un reproche. Le ton trop brusque et l'air déconcerté du demi-elfe ajoutaient à cet effet, quand bien même Adrian n'avait pas souhaité se rendre désagréable. L'évidence voulait néanmoins s'afficher sur ses traits. Adrian était tout à la fois inquiet et contrarié par la nouvelle.
"N'est-il pas possible d'envoyer quelqu'un d'autre en Halogia ? Ou alors... Ta diplomate ne peut-elle pas revenir ici ? Si l'affaire est aussi importante que tu sembles le dire, elle doit également présenter de nombreux risques."
Sa pensée en suspend, l'héritier du trône continuait de fixer son frère. Il aurait aimé que quelqu'un d'autre puisse se charger de cette mission et il aurait aimé pouvoir en décider. Mais Adrian savait également le devoir accroché aux chevilles de son aîné. Il connaissait ses principes et sa valeur, et comprenait que leur père n'admettait pas de confier ces ambassades périlleuses à quelque autre personne.
Le Roi aimait ses fils. C'était un fait incontestable. Alors sa décision ne pouvait qu'être éclairée. Aragoras prenait très certainement la mesure des dangers qu'il faisait encourir à Dante et très certainement n'avait-il que ce choix là. Tout autre explication était improbable. Adrian s'en convainquait en même temps qu'un lourd soupir s'évadait de ses lèvres.
"Qu'avez-vous donc appris qui vaille la peine que tu te mettes une nouvelle fois en danger ? A moins que tu ne me racontes quelque histoire rocambolesque pour dissimuler une de tes liaisons secrètes avec une intrigante ?"
Un fin sourire s'invita finalement sur les lèvres du jeune prince, tandis qu'il reprenait un air malicieux.
"Certains prétendent que tes pas te mènent régulièrement vers un étrange quartier de notre cité. Mère ne semble pas être au courant et Finch refuse de m'en dire davantage. Faut-il donc que je te tire les vers du nez ?"
A COEUR D'OR, PRISON DORÉE (feat Adrian)
Dante Hresvaelgr
Oui, je dois partir, c'est pour le bien de notre nation, Adrian, et puis tu es bien entouré. Je n'ai pas d'autre choix, qu'est-ce que tu me ferais faire ? Simplement dire non ? Je-...C'est comme ça c'est tout, on ne choisit pas toujours ce que l'on veut faire, toi même tu le sais bien.
Le prince bâtard s'apprêtait sûrement à partir sur une explication, mais il ne voulait pas trop en dire à son jeune frère, sur la menace qui planait autour du chérubin royal.
Il pouvait lire la déception et le refus, l'incompréhension d'Adrian dans ses yeux et sur ses expression, il reconnaissait bien là les traits de sa mère plutôt que de son père. Même la dérive d'Adrian sur un autre sujet pour ne pas rester trop longtemps sur celui qui fâche ressemblait aussi à quelque chose que leur mère faisait assez souvent.
Dante Hresvaelgr
Ne fais pas l'innocent, tu connais très bien ce quartier, tout le monde le connaît. Nobles, bourgeois, paysans tous y vont, c'est un quartier avec beaucoup de...divertissements. Mais personellement je n'y vais que pour y rencontrer des informateurs, des personnages-clés. Disons que les espions se verront plus facilement lorsqu'ils doivent faire semblant de fréquenter des lieux aussi extravagants. Et d'ailleurs je n'ai pas de liaison secrète, je vous présenterait l'élu de mon coeur à toi et nos parents lorsque cette personne existera, mais être célibataire me donne une certaine côte alors les rumeurs vont bon train.
Dante mit alors une mais sur l'épaule de son frère en lui faisant un clin d'oeil, avant de lui ébouriffer les cheveux à nouveau pour l'embêter et essayer de lui remonter le moral sur cette histoire de départ.
Comme c'était l'ainé qui menait la marche il finit par les amener devant un banc, ce banc semblait être d'un drôle de bois, comme si c'était un arbre qui avait pris la forme d'un banc, on raconte que c'est à cet endroit exact que le couple royal se serait fait sa déclaration, il y avait même un simple pommier juste en face, qui contrastait avec le jardin elfique.
Dante Hresvaelgr
Asseyons-nous un peu, sauf si tu as envie de faire quelque chose ? Peut-être me montrer un tour de passe passe que tu aurais appris avec ton fameux pouvoir qui sauverait le monde ?
Dante ricana, embettant son frère, c'était sûrement l'une des seule personne qui ne jalousait pas le prince sur son Oeil Divin, en possédant un lui-même et l'affichant sans pudeur. Il ne s'était pas encore assis, toujours Adrian à portée de bras.
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S'il avait eu le choix de contester les décisions de leur père, Adrian aurait exigé que Dante reste à Rivellon. Malheureusement, le Prince héritier savait son souhait aussi puéril qu'irréalisable et son regard dériva pour lentement observer les jardins alentours. Tout apparaissait si calme et beau ici. A ce point tranquille qu'il osait remettre en doute les inquiétudes de ses parents. Ainsi, Adrian avait du mal à concevoir le monde aussi dangereux que le suggéraient les paroles de ses proches et de plus en plus, il se sentait isolé. Trop choyé et presque étouffé par ce cocon qui devait le garder à l'abri de tout ce qui faisait une vie pleine, et heureuse. Pourtant désireux de ne pas accabler son frère, le demi-elfe hocha la tête.
Il n'y avait rien à redire aux mots de Dante. Il accomplissait son devoir et il le faisait avec ce qu'il possédait de coeur, tout comme il veillait à tempérer les rumeurs qui allaient bon train concernant ses liaisons imaginèrent avec quelques belles dames de la cour. Adrian en avait conscience, bien évidemment et s'il avait souhaité taquiner son aîné, il ne pouvait finalement qu'acquiescer à sa réponse. Oui, l'héritier du trône avait beau se retrouver cloîtré dans son environnement protecteur, il n'en était pas moins au fait de ce qui se tramait dans les plus divertissants quartiers de la capitale. Un léger rire lui échappa, cependant qu'il prenait place sur le banc que lui désignait Dante.
"J'espère bien que tu nous présenteras la personne qui saura conquérir ton coeur ! Je te souhaite même de la trouver rapidement ! Tu pourrais alors suivre l'exemple de notre père et lui faire ta demande ici même. D'ailleurs..." Il marqua une pause et tout en affichant un espiègle sourire, il laissa le pouvoir de son oeil divin s'épanouir dans le creux de sa dextre. "... Je pourrais aider à la magie de ce moment."
Offrant sa paume au ciel, Adrian libéra l'orbe lumineuse qui s'y était formée et tout en lui donnant une légère impulsion, il l'amena à s'élever au-dessus de sa main. Le disque auréolé de son halo de lumière tournoya un instant au sommet de ses doigts puis, lentement, il entama son ascension pour s'immobiliser au-dessus de leurs têtes. Un sourire goguenard alors affiché sur ses lèvres, Adrian fit claquer son pouce et son majeur l'un contre l'autre.
Aussitôt, la boule de lumière se fractionna en une myriade de petits éclats scintillants, qui se dispersèrent dans toutes les directions afin de créer un spectacle magnifique. Comme une pluie d'étoiles filantes dont les fragments étincelants s'employèrent à les couvrir d'or, avant de lentement se dissiper dans l'air ambiant.
A COEUR D'OR, PRISON DORÉE (feat Adrian)
Dante observa son jeune frère lui faire une démonstration de toute beauté. Le prince bâtard se considérait parfois comme aliéné aux autres lorsqu'il fallait considérer la question de l'oeil divin d'Adrian. Pour lui ce n'était pas quelque chose qui devait concerner le monde, qu'est-ce que ça peut bien faire aux autres nations ? Le danger n'avait jamais eu comme source Adrian, en tant que possesseur d'un oeil divin Dante savait que le coeur pur du porteur Astro l'empêcherait d'en faire une arme pour oppresser les autres.
Dante Hresvaelgr
Quelle excellente démonstration, Adrian, tout le monde parle d'arme, de pouvoir destructeur, mais ce don est aussi intéressant pour ressentir le lien avec les élements de ce monde. Bien sûr je ne sais pas ce que ton élément unique en son genre te fait ressentir. Pour moi c'est comme une sensation de fluidité, d'allonge.
Pour toute demonstration Dante ne pouvait que simplement faire voyager une goutte d'eau minuscule venant de la rosée du matin encore présente sur une fleur à proximité, qu'il s'amusa à envoyer sur le nez de son petit frère.
Dante Hresvaelgr
Par contre l'eau ce n'est pas aussi pratique pour faire une demonstration à en mettre plein la vue ! Je suis content que tu sois resté le même malgré cela, que tu tires ton épingles du jeu alors que tout le monde cherche à faire de toi ce que tu ne voudrais pas être.
Il laissa échapper un petit rire bien contenté par sa bêtise, rien de bien méchant heureusement, puis il finit par s'asseoir sur le fameux banc, le regard plongé dans le ciel azur de Meridiem et ses nuages, lâchant un soupir.
Dante Hresvaelgr
Ne t'inquiète pas, je ne serais pas parti pour longtemps, et si malheur devait m'arriver, sache que je serais toujours là, à travers tes souvenirs et dans ton coeur. Après tout on ne meurt pas tant qu'on est pas oublié ! Mais ne m'enterre pas trop vite, je ne suis pas ton grand frère pour rien !
Il continuait alors de regarder le ciel, le regard empli de pensées plus complexes les unes que les autres.
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Adrian écouta attentivement son frère, prenant note de chaque mot avec la gravité que la situation imposait. Il connaissait Dante, il savait que derrière cette légèreté apparente se cachait une profonde réflexion. Les paroles de son aîné résonnaient en lui et une fois de plus, Adrian en vint à penser à sa propre situation, à ce que signifiait réellement posséder un pouvoir aussi unique et redoutable.
Lorsque Dante évoqua la fluidité et l’allonge que lui procurait son propre pouvoir, Adrian ressentit une vague de curiosité mêlée à un sentiment de responsabilité. Il n'avait jamais enduré la souffrance, c’est vrai, mais il avait toujours été conscient de la lourdeur du fardeau qu’il portait. La lumière qu'il pouvait invoquer n'était pas simplement un pouvoir parmi tant d'autres. C'était une force élémentaire, une manifestation de quelque chose de bien plus grand que lui-même.
Il regarda Dante s'amuser avec une goutte d'eau, un geste si simple et si familier qu'il fit sourire Adrian. Cette légèreté dans la maîtrise de l'élément contrastait avec la puissance brute de la lumière qu'il portait en lui. Pourtant, il y avait dans cette démonstration une pureté, une harmonie avec le monde qui l’entourait. C’était peut-être cela, la clé pour comprendre son propre pouvoir. Non pas de le maîtriser par la force, mais de le comprendre, de l’accepter comme une partie intégrante de lui-même et de ce monde.
"Je n’ai jamais pensé à mon pouvoir de cette manière." Admit Adrian, le regard tourné vers les éclats lumineux qui disparaissaient encore dans le ciel. "J’ai toujours vu cette lumière comme une force brute, quelque chose qui, si je ne faisais pas attention, pourrait tout détruire autour de moi. Mais ce que tu dis… ressentir un lien avec les éléments… ça change tout. Peut-être que je n’ai pas besoin de combattre cette lumière, mais de l’embrasser. De comprendre qu’elle fait partie de ce monde autant que moi."
Il laissa ses paroles flotter dans l'air, incertain de ce qu'il ressentait vraiment. C’était une nouvelle perspective, une manière de voir les choses qui lui avait toujours échappé. Adrian avait toujours été conscient de sa singularité, de ce que son pouvoir impliquait. Néanmoins, il n’avait jamais réellement pris le temps de s’arrêter et de réfléchir à ce que cela signifiait pour lui, pour sa propre existence.
"Tu sais, je ne sais que peu de chose du monde qui nous entoure. Vous avez toujours veillé à ce que je ne manque de rien et à ce que je ne sois pas confronté à l'adversité. Je me sens chanceux de vous avoir. Mais avec ce pouvoir, il y a désormais cette crainte… la crainte de perdre le contrôle et de causer des dégâts irréparables. De blesser ceux qui me sont chers, ou pire."
Il serra les poings, sentant l’énergie lumineuse palpiter sous sa peau, comme une force vivante qui ne demandait qu’à être libérée. "Je suppose que ce que je veux dire, c’est que je ne veux pas devenir une arme. Je veux être plus que cela. Je veux utiliser ce don pour protéger, pour guérir, pour faire le bien. Mais pour cela, je dois d'abord comprendre ce que cette lumière signifie vraiment."
Adrian se tourna vers Dante, cherchant une sorte de validation dans les yeux de son frère. "Peut-être que ce que tu ressens avec l’eau, cette connexion fluide et naturelle, c’est ce que je dois trouver avec ma lumière. Une manière de la laisser s’exprimer sans la craindre. De l’accepter pleinement."
Le silence retomba entre eux, mais il n'était pas lourd. C'était un silence rempli de compréhension, de cette connexion qui existait entre eux bien au-delà des mots. Adrian sentait que Dante comprenait ce qu’il essayait de dire, même si les mots lui manquaient parfois.
"Et tu as raison." Ajouta Adrian, un sourire naissant sur ses lèvres. "Je suis toujours le même, malgré tout. Et je ne laisserai jamais personne me transformer en ce que je ne veux pas être. Tant que j’aurai ton soutien, je sais que je pourrai trouver ma propre voie avec ce pouvoir."
Il laissa échapper un petit rire en se souvenant de la goutte d’eau sur son nez, un geste si simple mais si typique de Dante. "Quant à toi, tu ferais bien de revenir en un seul morceau. Après tout, qui d’autre pourrait m’embêter de cette manière si ce n’est toi ?"
Adrian se rassit à côté de Dante, leurs épaules se touchant légèrement, une proximité qui lui rappelait qu’ils étaient toujours connectés, même si leurs chemins devaient parfois diverger. Le ciel de Meridiem s’étendait au-dessus d’eux, vaste et infini, comme une toile vierge prête à accueillir leurs futurs exploits.
Et alors qu’ils restaient là, côte à côte, Adrian sentait que ce moment resterait gravé en lui, une pierre angulaire dans sa quête pour comprendre et accepter le don qui brûlait en lui. Une quête qu’il ne mènerait pas seul, car malgré les distances et les épreuves, Dante serait toujours là, à ses côtés, où qu'ils se trouvent.