Une main sur le mât, tu observes l'horizon.

Tes cheveux, comme toujours lâchés lorsque tu es en mer, sont portés par le vent frais. Ils encadrent un visage dur, à la peau burinée par le soleil et le vent, malgré ton jeune âge. On peut encore te décrire comme beau, malgré ton visage tanné et ton incapacité à sourire, mais tu n'as plus la vacuité d'y accorder de l'importance. Tu baisses le regard vers ce qui compte, dorénavant.

Un buste sec, beaucoup plus massif que tu ne t'en serais cru capable, à l'époque. Des bras épais, à la peau couturée de cicatrices, et qui n'ont pourtant rien perdu de leur force et de leur vitesse. Et surtout, un abdomen sans la moindre once de graisse, tout entier consacré à la souplesse et à l'agilité. Tout cela, tu le dois à une vie passée en mer. Grimper au nid-de-pie, ferler les voiles, briquer le pont... Et bien sûr toutes les babtailles que tu as déjà menées. Ta musculature n'est pas celle de l'indolent noble de cape, qui ne s'entraine que pour se pavaner. Tu es plus qu'eux.

En quelques instants à peine, tu te retrouves sur le pont. Sans perdre un instant à te rétablir, tu glisses tes mains dans tes cheveux pour les attacher en une queue de cheval stricte, et tu vas droit vers ta cabine. Tu n'y vas pas pour récupérer tes armes : ton sabre ne quitte jamais ta ceinture. Mais tu vas y récupérer ta tenue habituelle, ce long manteau noir, orné d'une anguille brodée sur le plastron.

Pour un abordage, tu n'as besoin que de ton arme, de ta vitesse, et de ta force. Tu entraînes tes victimes dans une danse mêlant tout l'art des bretteurs que l'on t'a appris, et la sauvagerie mêlée de chaos des pirates. C'est ainsi que tu révèles ton véritable visage. Héritier du plus grand Pirate qui a vécu, par ton sang, par tes traits, mais surtout par ta férocité. Et lorsque le chaos s'apaise, tu rengaines ton sabre, et redevient le taciturne mais inexorable capitaine Onech.

Sublime Monstre Marin.


Revêtir ton armure revient à revêtir ton masque d'honorabilité.

Sous la sauvagerie de ton apparence se cache un esprit vif, subtil, et bien plus retors qu'il n'y parait. En fermant les yeux, tu te souviens de tout ce que tu as lu sur ce pays où tu t'apprêtes à débarquer. Tu te souviens des leçons de ton percepteur. Ce n'est pas parce que tu méprises les nobles discutant dans leurs salons que tu n'es pas sensible à leur art. La négociation, la diplomatie, la rhétorique... Tant de façons de jouer ses cartes que tu as appris, comme tout bon noble de salon.

Et la vérité, c'est que tu aimes cela tout autant que le combat. Ta lame ne sera jamais plus aiguisée que ton esprit, et ta vitesse n'est rien comparé à ta sagacité. Tu as toujours aimé apprendre, et ton exil n'y a rien changé. Dès que tu le peux, tu récupères tous les livres possibles là où tu passes, avant de les lire attentivement pendant les longues semaines en mer. Si tu comptes reprendre le domaine qui te revient de droit, tu auras besoin de tout le savoir que tu peux accumuler.

Car c'est bien là, ton objectif. Revenir chez toi. Reprendre ce qui t'appartient. La haine n'a jamais gagné ton coeur, tu continues à comprendre les actions des uns et des autres, mais, si la haine égare, la fureur permet au contraire de se concentrer. Tu l'as laissée gagner ton coeur et ton âme, et Richter la concentre. Son traitement profondément injuste de son peuple, sa façon d'utiliser sa propre famille à des fins politiques, et, presque pire encore, sa pathétique façon de s'écraser devant un homme pour un titre...

Tu t'amuses parfois de la ressemblance entre vous. Comme toi, il a un jour été une personne oubliable. Une quantité négligeable, mais qui a choisi de s'élever par la force. Et il a réussi. Par son corps et par son esprit. Mais les requins se sont toujours dévorés entre eux, et tu ne vois aucune raison d'y faire exception. Et tes adelphes ne sont pas exclus de cette loi.

Eux aussi ont choisi de te bannir. Ils ont voté pour t'isoler, te répudier. Par peur de la menace que tu faisais planer sur eux. Etait-ce vraiment par égo que tu pensais être le plus compétent physiquement, le plus brillant... et surtout le plus ambitieux ? Tôt ou tard, c'était vrai, tu allais chercher à prendre leur place d'héritier. Elle te revenait de droit, et c'était pour le mieux, au bout du compte. Tu serais un dirigeant juste, droit... Mais un dirigeant qui ne se soumettrait pas. Sous ta domination, vous alliez dominer le royaume.

Mais ils t'ont fait prendre le long chemin. Ce n'est rien. Tu es patient.


Tu ressors de ta cabine, et observe un instant l'équipage qui vaque à ses occupations.

Ton équipage. Ton navire. Mieux. Ta Flotte.

Un rare sourire fêle l'imperturbabilité de ton visage.

Il y'a quelques années, tu n'aurais pas cru cela possible.

Un criminel moyen n'est pas aisé à exiler. Si nul ne connait son apparence, il lui suffit de changer de nom, de se faire discret, et de continuer sa vie comme si de rien n'était. Mais lorsque l'on est un des princes du duché, que nos portraits ont orné les murs du palais où Balenos siège pendant des années, et que sa fureur est personnelle, il n'y a pas d'échappatoire. Hormis la mer.

Quelques fois, tu étais monté sur le pont d'un des navires de ton père. Il te chérissait, et t'avait toujours chéri. Il t'avait appris lui-même la plupart des termes de navigation que tu connaissais. C'est lui aussi qui achevait ta formation de bretteur, et qui s'assurait que tu avais appris tes leçons. S'il y'avait une chose que l'on ne pouvait qu'affirmer, c'est que ton enfance était heureuse.

Tu avais chéri ceux de tes adelphes qui étaient nés après toi. Les autres t'avaient jalousé, et, sans doute, avaient ils rapidement compris que tu serais un danger pour eux. Peu t'importait. Tu protégeais les premiers des seconds, les aidais dans leur apprentissage, et voyait le bon côté des choses. Le jour viendrait où tes adversaires ne seraient pas tes frères et soeurs, mais des nobles issus d'autres régions, et dont tu ne connaitrais rien. Ils étaient de bons mannequins d'entrainement.

Mais le fils prodige devint bien vite une épine dans le flanc de son père. Ses critiques de la politique familiale devinrent rapidement problématiques. Il ne cachait plus à son père le mépris que lui inspirait sa stagnation, ou sa façon de courber l'échine. C'est cependant quelque chose de bien plus grave qui acheva de briser le lien entre le père et son fils.

Aerith avait toujours été ta protégée. Ta petite soeur, si particulière, si portée sur les arts malgré son jeune âge, et surtout, qu'il fallait à tout prix protéger. Elle était vulnérable, et tu avais toujours eu plus de pitié pour les faibles. Lorsque Richter t'annonça ce qu'il avait en tête pour elle, tu juras que tu ne laisserais pas cela arriver.

Quelques jours plus tard, un conseil de famille prit place, et tu ne fus bien sur pas convié. C'est un garde qui t'annonça la nouvelle, avant de t'escorter hors du domaine. Tu aurais pu dégainer et obtenir réparation. Mais qu'aurais-tu gagné à le faire ? Tu aurais été tué par d'autres gardes, avant même d'atteindre Richter ou ceux qui avaient voté ton exil. Tu ne pouvais pas même dire au revoir à ceux que tu aimais, alors tu ravalas ta fierté, et décida de faire de cette humiliation le catalyseur de ton ascension.

Il ne te fallut que quelques jours pour embarquer sur un navire. Quelques semaines pour miser sur le bon cheval, le convaincre de mener une mutinerie, et devenir son second. Quelques mois pour que l'équipage te fasse assez confiance pour mener ta propre mutinerie. Tu n'avais pas même dix-huit ans, et tu dirigeais déjà un équipage. Ils n'avaient bien sûr pas à le savoir.

Ton premier navire coula après quelques mois, vaincu par un autre équipage. Tu fus fait prisonnier, ramené sur une île où vivaient les pirates, mais parvint à t'évader et rejoindre un autre équipage, que tu mis rapidement sous ta coupe. Les années s'écoulèrent ainsi, trop inconstantes pour pouvoir bâtir les fondations de ta vengeance, mais tu ne cessais d'apprendre et de progresser.

Ton équipage fut bientôt craint... ou respecté. La différence était ténue, chez les pirates. Mais très vite, ton étendard devint un signe de ralliement chez d'autres équipages, et tu compris alors ce que cette errance t'avait apporté. Tu avais perdu ton nom il y'a maintenant des années, mais il était temps d'en trouver un nouveau. L'Anguille devint ton blason, symbole de vitesse et de tes crocs acérés. Onech fut le nom que tu choisis.

Tu accordas ton nom à quelques hommes et femmes de confiance, qui l'acceptèrent en te jurant fidélité. Ainsi devait se dérouler ce chapitre de l'histoire de Meridiem. Les Balenos seraient vaincus par les Onech, ou ces derniers mourraient en essayant.

Tu étais le seul espoir pour sortir Vassago de la ruine instaurée par celui dont tu étais le reflet, mais que tu ferais tout pour ne pas devenir.

Ton visage se referme, et tu poses ton poignet sur la poignée de ton sabre en arrivant à la proue du navire. Enfin, te voilà de retour.

Les temps difficiles créent des hommes forts. Les hommes forts créent les périodes de paix. Les périodes de paix créent les hommes faibles. Les hommes faibles créent les temps difficiles... Quid de mieux pour illustrer cela que la progéniture d'un pirate anobli retournant à la mer pour s'y forger une famille, lui aussi ? J'ai hâte de voir ce qu'il nous réserve, et qui sait, l'Anguille pourrait bien être l'un des futurs blasons nobles de Meridiem ? Ce qui est certain en revanche, c'est que tu es...

Validé !

Bienvenue à toi sur Mirror of Magic, je ne donne pas cher de la peau de Richter et de qui osera toucher à Aerith !

Penses à faire ta fiche technique pour pouvoir combattre librement, sinon, tu peux aussi très bien rechercher des partenaires pour tes premières aventures. Mais c'est toujours mieux avec la fiche technique, ça donne plus de libertés concernant tes capacités et puis...

Tu as un gain de potentiel avec cette validation !

Ainsi tu commences l'aventure avec 1,000 points de Potentiel et +200 en bonus, ce qui te fait un total de... 1,200 !

Bravo, et bon shopping pour tes étiquettes !